GOOGLE STREET TRIP
Photographe frappée d’agoraphobie, la Néo-zélandaise Jacqui Kenny à trouvé une alternative à la prison mentale qui l’empêche de parcourir le monde: en explorant tous les recoins de la planète que propose de visiter Google Street View, elle s’est bâti un carnet de voyage virtuel ainsi qu’un joli succès en ligne grâce à une série de captures d’écran dont le choix méticuleux, bien que couvrant des pays que tout oppose, étonne par son homogénéité.
“Google Street View est composé de millions d’images, donc c’était vraiment dingue de réaliser après coup qu’il y avait autant de similitudes dans celles que j’avais sélectionnées, comme si j’avais, d’une certaine manière, organisé le monde à ma façon”, explique-t-elle. Un terrain vague en Mongolie, une aire de jeu au Pérou, des ouvriers alignés quelque part dans les Émirats arabes unis, autant d’instantanés fantomatiques qui pourraient être partout et nulle part si certains détails ne venaient pas sporadiquement éclairer le spectateur (un couple de chameaux ici, une typographie vernaculaire là), unifiés à la fois par une valeur de plan unique inhérente au moteur de recherche –la ligne d’horizon toujours à la même hauteur– et une certaine lumière aride que semble affectionner Kenny: “Je me suis vite rendu compte que j’aimais les villes qui se trouvaient dans le désert, les endroits avec des températures extrêmes ainsi qu’une belle lumière et des architectures uniques, dit-elle. Une combinaison qui n’a pas été si facile à trouver.”
La photographe avoue ainsi qu’elle a volontairement décidé de ne pas montrer tout un pan de sa recherche dépeignant des scènes capturées sur le vif, apparemment toutes plus étranges les unes que les autres.
“J’ai toujours eu un attrait pour les univers surréalistes et bizarres, et Street View m’a vraiment donné l’opportunité d’explorer aussi cette facette de ma personnalité. Ces choses que j’ai vues!” Une nouvelle idée de série?