VOUS VOUS RENDEZ COMPTE QUE VOUS AVEZ OUBLIÉ VOTRE PORTEFEUILLE APRÈS AVOIR SCANNÉ TOUS VOS ARTICLES À LA CAISSE DU SUPERMARCHÉ
DÉTAIL DE LA SITUATION: ce qui se joue à la caisse d’un supermarché –tant par le nombre d’expériences humaines possibles que par leur intensité– est faramineux. Si par sa verticalité arbitraire et l’absurdité que constitue le fait d’attendre pour payer, la queue cristallise à elle seule 90% des risques de situations délicates (cf. “Que faire quand”, Society n°75), il serait imprudent de considérer la phase de paiement et de récupération des achats comme une simple formalité. Car c’est précisément le genre d’imprudence qui vous a conduit(e) aujourd’hui au sommet du mont Relou, vos mains explorant consciencieusement votre sac, fouillant furieusement vos poches et/ou palpant frénétiquement les pans de votre veste, la mine pétrifiée cherchant en vain de la compassion dans ce qui autrefois s’appelait des yeux mais qui attend désormais son tour sous le nom d’arbalètes. Vos poches sont vides. Et vos sacs sont déjà pleins.
LA PHRASE À ÉVITER: “Alors, vous allez rire…” Laissez donc ce genre d’affirmation à un professionnel comme Messmer, vous iriez au devant d’une terrible désillusion.
LA MÉTHODE: lâchez ce paquet de biscottes et effectuez une rotation à 180° sur vous-même. Laissez vos emplettes à demi emballées sur la plateforme en inox et, toujours dans le plus grand calme, dirigez-vous aussi dignement que possible vers la sortie sans jamais vous retourner. Une fois dehors, faites une croix sur cet établissement. Statistiquement, le prochain se trouve dans un rayon de quatre kilomètres.
L’ALLIÉ POTENTIEL: le GHB. Ce célèbre psychotrope n’est pas seulement le complice de personnes mal intentionnées. C’est également un formidable outil pour penser out of the box. LA PROCHAINE FOIS, PENSEZ-Y: votre portefeuille.