Society (France)

ROCK AROUND THE KREMLIN

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Cinq groupes essentiels de la perestroïk­a

ZOOPARK. Dans Leto, Mikhaïl “Mike” Naoumenko, chanteur de Zoopark, est l’ancien. “Sorte de Leonard Cohen alcoolique”, comme le résume Joël Bastenaire, il est celui qui a commencé dans les années 70, fan de Bob Dylan et Marc Bolan, figure éminente du Rock Club de Leningrad, institutio­n créée par le régime pour tenter de canaliser les envies d’émancipati­on de la jeunesse pétersbour­geoise, et un peu dépassé par les vagues punk et new wave. Il meurt d’un accident domestique le 27 août 1991, à 36 ans.

KINO. Dans Leto, Viktor Tsoï et Alexeï Rybine (dit “Ryba”, “le poisson”) sont les deux petits jeunes qui s’apprêtent à tout chambouler dans la scène rock de Leningrad. Formé au début des années 80, leur groupe, Kino, voit sa popularité gonfler à mesure que l’union soviétique se dégonfle, au point de réunir 62 000 personnes au stade Loujniki, à Moscou, le 24 juin 1990. Le 15 août suivant, le charismati­que chanteur Viktor Tsoï décède à 28 ans dans un accident de voiture. Il reste encore aujourd’hui le plus grand mythe rock des pays russophone­s.

AQUARIUM. Les pionniers. Formé en 1972, le groupe de Boris Grebenshch­ikov commence par organiser des concerts à la campagne ou en acoustique dans des appartemen­ts, avant de vendre plus d’un million de copies de son premier album publié par le label d’état, Melodia. Grebenshch­ikov, surnommé “le grand-père du rock russe”, est aujourd’hui, à 65 ans, le seul membre original du groupe à en faire encore partie.

DDT. Le plus engagé. Formé en 1980 par Youri Chevtchouk à Oufa, dans le sud-est de l’oural, le groupe attaque le régime frontaleme­nt, critique la guerre en Afghanista­n et multiplie les soucis avec le gouverneme­nt. Il finit par rejoindre Leningrad, capitale du rock soviétique, au milieu des années 80. Aujourd’hui, Chevtchouk est une figure de l’opposition à la politique de Vladimir Poutine.

ZVUKI MU. Créé à Moscou en 1983, le groupe doit son succès à la figure décadente de son chanteur, Piotr Mamonov, sorte de Gainsbourg soviétique. Parti dans un trip religieux orthodoxe dans les années 90, il se fera ensuite surtout connaître pour ses rôles au cinéma.

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