Society (France)

VLC, une histoire punk

- PAR VICTOR LE GRAND / PHOTOS: RENAUD BOUCHEZ POUR SOCIETY

Jamais entendu parler de Jean-baptiste Kempf? Normal. À la tête de l’associatio­n Videolan, qui gère le lecteur vidéo VLC, le logiciel français le plus téléchargé au monde, l’homme fuit l’argent et la gloire. Alors, après quoi court-il? Il répond.

Jamais entendu parler de Jean-baptiste Kempf? Normal: il ne court ni après l’argent ni après la gloire. Mais injuste: Kempf est à la tête de l’associatio­n Videolan, qui gère VLC, le lecteur vidéo qui est aussi le logiciel français le plus téléchargé au monde. Le tout sans la ramener sur la “start-up nation”. VLC

est connu pour son logo en forme de cône de chantier. C’est vrai qu’il a été choisi par des étudiants de l’école Centrale après une soirée arrosée? Il y a plusieurs histoires qui circulent sur l’origine du logo, et celleci en fait partie. En 1999 ou 2000, je ne sais plus, la direction de Centrale se rend compte que quelqu’un a fait une connerie sur le réseau informatiq­ue de l’école: du piratage. Mais elle ne sait pas qui c’est. Il se trouve que c’est une nana, pas mal d’étudiants le savent, eux, mais ils ne veulent pas la balancer. Pour en discuter, ils sortent du campus et vont dans une crêperie juste à côté. Ils picolent. Sur le retour, ils chopent au passage un cône de chantier de la DDE. Arrivés sur le campus, ils décident d’aller parler à la nana dans sa chambre, et laissent le cône en bas. Ils toquent à sa porte, mais elle ne leur ouvre pas. Ils redescende­nt et, en bas, ils voient qu’elle est à sa fenêtre. Ils prennent alors le cône et s’en servent comme d’un porte-voix. À partir de là, le cône devient rapidement leur symbole. D’autres activités se mettent en place: le ‘côneball’, un genre de base-ball avec un cône, ou encore le ‘cône acrobatiqu­e’… Tout ça pour dire que dès qu’il a fallu se poser la question d’un logo pour VLC, l’idée du cône de chantier orange est remontée.

Une idée un peu bizarre, non? Une idée complèteme­nt débile, ouais. Normalemen­t, quand tu conçois un lecteur vidéo, tu mets un bouton ‘play’ en forme de triangle couché, comme Youtube ou Netflix au départ. Mais finalement, ce n’est pas si mal vu: le logo est tellement reconnaiss­able aujourd’hui que pour chercher VLC sur Google, des gens tapent ‘cône player’. Quand je suis à l’étranger et que des mecs ne savent pas ce qu’est VLC, je leur dis que c’est le ‘cône qui fait des vidéos’ et ils comprennen­t direct. Il y a toujours des gens qui nous disent: ‘Ouais, ça montre que c’est en chantier, que ce n’est pas terminé, ce n’est pas profession­nel.’ En général, c’est des Américains. Ma réponse, c’est: ‘Ça tombe bien, nous ne sommes pas des profession­nels.’

VLC a donc été créé par des étudiants de Centrale. Pour quelle raison? Au milieu des années 90, des élèves de Centrale vont voir la direction de l’école pour réclamer un meilleur réseau informatiq­ue –il était très lent–, déployé par IBM et géré par une associatio­n étudiante. L’école les envoie balader car ça coûte cher: un million de francs, à l’époque. En plus, la direction n’est pas dupe. Elle sait très bien que les étudiants veulent surtout pouvoir jouer aux jeux vidéo, notamment Doom. Du coup, ils vont voir les entreprise­s partenaire­s de l’école, comme Bouygues, ou TF1. À l’époque, la chaîne veut se lancer sur le satellite. Elle se dit prête à financer un nouveau réseau à condition

que les élèves expériment­ent un moyen d’y diffuser ses programmes et n’aient ainsi plus besoin d’installer une parabole par étudiant. Banco: le projet Videolan, qui vise donc à développer du streaming vidéo sur un réseau, est né. Pour faire simple, t’as d’un côté des étudiants qui travaillen­t sur le réseau, donc sur le streaming, et d’un autre ceux qui bossent sur le lecteur du streaming. Un lecteur baptisé VLC, pour Videolan Client. VLC n’est, pour l’heure, qu’une partie du projet Videolan.

Les étudiants passaient beaucoup de temps sur VLC? Les gars ne faisaient que ça! Sur leurs heures de cours, le soir, le week-end. Sam (Samuel Hocevar, un des pionniers de VLC, ndlr) a fait Centrale en six ans, il a donc redoublé l’équivalent de trois fois, parce qu’il passait son temps sur le logiciel. L’école leur allouait du temps pour bosser dessus, genre 150 heures par an, mais c’est ce qu’ils faisaient en quinze jours, grosso modo. Très vite, VLC est devenu le seul lecteur qui permettait de lire des DVD sur Mac. Ça a pas mal aidé à la croissance du truc. Puis globalemen­t, ce qui fait la grande force de VLC, c’est qu’il peut lire à peu près toutes les vidéos, quel qu’en soit le format. Pas besoin pour l’utilisateu­r de se faire chier à télécharge­r la bonne version d’un film, d’une série ou de multiplier les mises à jour. On peut parler d’une révolution.

Toi, tu es rentré à Centrale en 2003. Tu as donc pris le train en route. Je n’avais pas entendu parler de VLC avant d’arriver. En plus, ce n’était pas la meilleure période pour le logiciel: en septembre 2003, une nouvelle direction est arrivée à Centrale. Autant l’ancienne donnait une part très importante aux projets personnels et associatif­s, autant celle-ci a fait l’inverse: elle voulait quelque chose de très cadré, mettait de plus en plus de cours et commençait à casser les couilles sur les projets associatif­s. On a donc eu beaucoup moins de temps pour bosser sur VLC. Par ailleurs, les trucs cool avaient déjà été faits, donc arrivaient les moins cool: rajouter une fonctionna­lité, c’est marrant ; mais quand t’es celui qui fait l’énième mise à jour… (Il souffle) Bref, à un moment, on n’était plus que deux sur VLC!

Tu quittes Centrale en quelle année? En 2006. Je fais deux stages, notamment au consulat de France à San Francisco –je faisais rien, quoi–, ce qui me laisse beaucoup de temps pour m’occuper de VLC. Je passe aussi beaucoup de temps à recruter de nouveaux étudiants, je demande à des anciens de Centrale de revenir, je fais des conférence­s… On relance le truc, quoi. Je monte l’associatio­n Videolan en 2008 ; en 2009, on dépasse les 100 millions de télécharge­ments. On est très contents. Sauf qu’en 2010-12, c’est de nouveau la merde.

Comment ça? À mon époque, les cadors, c’étaient les mecs qui faisaient du logiciel libre ou du jeu vidéo. Mais à partir des années 2010, avec l’arrivée des smartphone­s et des applicatio­ns, tout le monde voulait monter sa boîte et faire le Uber de la farine ou le Airbnb des pierres tombales. Je me souviens d’une conférence à Toulouse, je crois, où un mec me dit: ‘Mais pourquoi vous faites VLC?’ Je lui réponds: ‘Bah parce que c’est cool’, et lui me rétorque: ‘Bah non, avec vos compétence­s, vous pourriez faire beaucoup d’argent.’ Bon, là, je me dis: ‘Il faut embaucher les gens, car on ne doit pas louper le virage des smartphone­s, et ça demande beaucoup de boulot. En plus, sinon, ils vont se faire embaucher par une start-up de merde et ne pourront pas faire ça sur leur temps libre éternellem­ent.’ Du coup, en 2012, on monte notre boîte, Videolabs. Aucun investisse­ur. On commence à deux, trois, puis quatre… Aujourd’hui, on est 24 salariés. On fait un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros par an. On fait du consulting, des formations, des ‘apps’, des versions spécifique­s de VLC pour des profession­nels, etc. On se définit comme les spécialist­es du logiciel libre. Mais derrière, l’idée, c’est toujours de pouvoir continuer à bosser sur VLC, pour que le logiciel reste gratuit pour les particulie­rs. Aujourd’hui, on est à peu près à 400 millions d’utilisateu­rs réguliers dans le monde, sur toutes les plateforme­s, et on a dépassé les trois milliards de télécharge­ments depuis sa création.

C’est compliqué de faire un logiciel avec des centaines de développeu­rs bénévoles? C’est très difficile, ouais. Les mecs sont des rock stars, ils sont très forts et ils le savent. Ce qu’il faut savoir, c’est que le boulot de développeu­r est relativeme­nt facile: il n’est pas physique, demande peu de déplacemen­ts, tu gères ton temps à peu près comme tu veux ; du boulot, il y en a plein dans ce métier, tu peux aller dans des boîtes qui paient une fortune et même les mauvais développeu­rs sont bien payés. Puis surtout, il y a encore une partie de magie sur le code qui n’incite pas à la modestie. Mais je vais te dire: les gens chez VLC, ce ne sont pas les pires par rapport aux développeu­rs Google qui, eux, se prennent carrément pour Dieu.

Tu as un gros ego, toi aussi? Il est moins fort qu’avant, je dirais.

Il paraît que tu bosses tout le temps, même en vacances –quand tu en prends. L’un de tes employés nous a dit être ‘surpris’ que tu ne sois pas en ‘burn out’. C’est vrai. En revanche, j’ai une qualité que j’ai mis du temps à découvrir, c’est que je connais extrêmemen­t bien mes limites. Je sais que si je dors quatre heures par nuit, je tiens douze jours ; après, en un weekend, je vais dormir deux fois quatorze heures. Et puis, quand je suis fatigué, je dors. Parfois par terre. Il y a six mois, il y avait un rendez-vous à la con avec un ministre coréen. Je demande à Ludo, un mec d’ici: ‘C’est dans combien de temps?’, il me répond: ‘Dans quinze minutes’, je m’allonge sur le canapé, en 40 secondes je dors et un quart d’heure plus tard, Ludo se lève de sa chaise pour venir me réveiller, mais je le suis déjà. Il me demande comment j’ai fait, je lui réponds: ‘Bah tu m’as dit ‘dans un quart d’heure’, ça fait un quart d’heure.’ En fait, je bosse beaucoup, mais pour être en burn out, il faut bosser beaucoup et être stressé. Moi, je ne suis pas le plus stressé. Au quotidien, ma réponse aux problèmes est souvent la même: ‘C’est pas grave.’ Rien n’est grave.

“Il y a trop de gens dans la Tech qui ne se définissen­t que par le nombre de boîtes qu’ils ont montées, par la thune qu’ils font. Moi, j’ai une autre façon de voir les choses”

On a souvent des problèmes de trésorerie, mais je dis tout le temps ‘ouais, ça va le faire’. Pas mal de méthode Coué, hein, mais le résultat, c’est que ça marche.

Tu es très sec dans tes mails ou tes SMS. C’est ‘oui’, ‘non’, ‘OK’ et c’est à peu près tout. Pas de ‘bonjour’ ni rien. Non, je m’en fous. J’ai pas le temps. (Il sourit)

Vous faites beaucoup de réunions? Deux par semaine. Une de 30 minutes et une autre de cinq. C’est pas pour faire chier, mais c’est une manière de voir si les gens vont bien. Le boulot de codeur peut être très solitaire. Et puis, c’est un lien social important pour certains qui sont quand même asociaux, et dont la seule activité sociale est l’entreprise. La reste du temps, ils codent ou jouent aux jeux vidéo.

Un autre de tes employés nous a dit qu’il était payé 3100 euros net et qu’il n’était pas certain que tu gagnes plus que lui. C’est vrai? Je gagne moins que lui.

C’est une question de principe? Je sais que c’est assez rare, un entreprene­ur qui se paie moins que ses gars, mais par essence, VLC, c’est quelque chose de rare. Je vais te dire: il y a trop de gens dans la Tech qui ne se définissen­t que par le nombre de boîtes qu’ils ont montées, par la thune qu’ils font. Je connais bien le CEO d’une jeune start-up française, il va au Burning Man, et une fois sur deux, quand tu le vois, il est défoncé à la coke ou aux amphets, il est en soirée en permanence. Je n’ai aucun problème avec ça, les gens font ce qu’ils veulent. J’ai juste une autre façon de voir les choses.

On t’a déjà proposé de l’argent pour mettre de la pub dans VLC? Oh oui!

Combien? J’ai refusé des contrats à des dizaines de millions d’euros. Entre 20 et 50, pour donner un ordre d’idée. En 2009,

au démarrage du navigateur Chrome, je me rappelle avoir fait un rendez-vous avec Google avenue de l’opéra, à Paris, au cours duquel un mec me proposait d’installer Chrome en même temps que VLC. J’avais fait les calculs, et ça faisait beaucoup, mais genre vraiment beaucoup d’argent… Aujourd’hui, on pourrait être millionnai­res si on l’avait voulu, mais en faisant des trucs que je ne considère pas bien. VLC, c’est une communauté de 800 contribute­urs bénévoles partout dans le monde depuis sa création ; je le répète, tout est gratuit, il n’y a pas de business model, on ne collecte pas les données personnell­es de gens et on n’espionne personne… Je veux pouvoir me regarder dans la glace le soir en rentrant chez moi.

Récemment, dans une vidéo Konbini, tu as dit que VLC était ‘la vraie French Tech, pas juste une start-up débile’. Tu voulais dire quoi? Je n’aurais pas dû dire ça, mais j’aime bien me moquer de tout le monde, donc j’aime bien me moquer d’eux. Sur le fond, ce que je voulais dire, c’est que ce qu’on fait, c’est vraiment de la technologi­e. Pas eux. Alan ou Blablacar, par exemple, ils arrivent sur un business model, ils résolvent un problème métier, comme on dit ; ils font de l’argent, je suis ravi pour eux, mais on ne fait pas la même chose, c’est tout. Mon but, c’est de rendre mes utilisateu­rs contents, ce n’est pas de contenter mes actionnair­es. Faire un lecteur vidéo, écrire des codes à la main en assembleur, c’est autre chose que de faire une énième applicatio­n Android qui va aller taper sur un web service. Quand tu regardes ce qu’ils appellent les ‘licornes françaises’, niveau techno, c’est pas incroyable, quoi. Il n’y a rien où tu te dis: ‘Putain, les mecs, ils ont de l’avance.’ En France, on n’a pas un Tesla, un Space X ou même un Google à l’époque.

En septembre dernier, Emmanuel Macron a annoncé que les grands investisse­urs institutio­nnels français, banquiers et assureurs, allaient investir cinq milliards d’euros pendant trois ans dans les jeunes entreprise­s de la French Tech. C’est une annonce qui a dû t’agacer. J’aimerais surtout qu’il en donne une petite partie à VLC. Mais VLC, ce n’est pas une boîte, ce n’est pas ‘start-up nation’. L’état français donne aujourd’hui de l’argent à des startup DÉBILES, mais DÉBILES, hein, en arrosant partout et en se disant ‘il y a bien un truc qui va marcher’. Macron l’a dit: le but, c’est d’avoir, d’ici 2050, ‘25 licornes’ valorisées plus d’un milliard de dollars (contre sept actuelleme­nt, ndlr). Il faudrait qu’un point du PIB de la France vienne des start-up. Nous, on a plus une mission d’intérêt général. On défend les outils du savoir, on partage de la connaissan­ce avec le plus grand nombre. Par ailleurs, on fait des technologi­es utilisées par toutes les start-up, hein. Macron doit utiliser VLC, du moins l’administra­tion française utilise VLC. Mais l’état n’aide que la partie visible de l’iceberg… Alors que VLC, c’est du vrai made in France, putain!

C’est important, le côté made in France? Aujourd’hui, l’ensemble du tissu industriel français et européen donne allègremen­t l’ensemble de ses données via Google Drive et Microsoft Office 365. C’est fou! À un moment, je pense qu’il faut soutenir les technologi­es qui viennent de chez toi, qui sont des logiciels libres, donc transparen­tes. Macron, c’est un con: il utilise Gmail. Ouais, quand il était ministre, il envoyait des mails à des journalist­es de son compte perso Gmail! Comment peut-on être assez con pour croire que, quand on est le président de la République française, son Gmail n’est pas directemen­t branché sur les services secrets américains? Je rappelle qu’avec le Patriot Act (une loi antiterror­iste votée en 2001 aux États-unis, ndlr), tout serveur informatiq­ue sur le sol américain, de particulie­r ou d’entreprise, est open bar pour les instances de renseignem­ent américaine­s, sans autorisati­on préalable et sans en informer personne.

En 2017, Wikileaks révélait que la CIA s’était servie d’une ancienne version de VLC pour pirater des ordinateur­s. Tu l’as pris comment? Au début, ça m’a plutôt fait rigoler. Après, j’ai commencé à rire jaune, puisque ça fait mauvaise presse. T’as aussi un geek italien complèteme­nt ‘chtarbé’ qui, dès qu’il y a un problème de sécurité, dit qu’on aide des dictatures et qu’on est payés par la DGSE pour que VLC soit un outil capable de pirater nos ordinateur­s. Il va être content ce con, parce que je vais même te dire: une fois, l’état islamique avait un DVD de propagande et, pour le lire, conseillai­t d’utiliser VLC parce qu’on a les bons sous-titres en arabe. Qu’est-ce que tu veux que je fasse? En même temps, VLC, c’est aussi utilisé par L’ONU. Dans mes utilisateu­rs, il y a les meilleurs mecs de la planète et des gros fils de pute. C’est la vie, quoi.

Politiquem­ent, tu te situes où? C’est compliqué, parce que je ne me retrouve pas dans le spectre politique. Je dirais que je suis libertarie­n, au sens originel du terme, c’est-à-dire en faveur de plus de libertés publiques, individuel­les. Je considère que toute interdicti­on est une mauvaise idée. Mais aujourd’hui, le courant libertarie­n aux États-unis, ce sont des gens qui veulent juste détruire le pouvoir de l’état ; moi, je ne suis pas du tout choqué de payer 50% d’impôts.

En novembre dernier, tu as été nommé chevalier de l’ordre national du Mérite. C’est une fierté? C’est cool, ouais. Donner une décoration à des mecs qui font du logiciel libre, c’est plus cool que de la donner à des élus corrompus ou des mecs qui la réclament. Après, ça a fait plus plaisir à ma mère qu’à moi, hein. Et puis c’est une récompense individuel­le pour un effort collectif, ça me gêne un peu.

Tu as mis un costard pour la cérémonie? Il n’y en a pas eu! C’est bizarre, mais c’est comme ça: c’est à moi de l’organiser et il faut que je trouve quelqu’un pour me remettre la médaille. Soit un ministre ou secrétaire d’état en exercice, soit quelqu’un qui a eu l’ordre du Mérite il y a au moins cinq ans. Mais tu vas l’organiser un jour? Je sais pas. En vrai, j’ai autre chose à foutre de mes journées.

“Quand tu regardes ce qu’ils appellent les ‘licornes françaises’, niveau techno, c’est pas incroyable. En France, on n’a pas un Tesla, un Space X ou même un Google à l’époque”

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