“La promesse de liberté de Macron s’adressait à des gens déjà libres”
Son nom est un pseudonyme mais son histoire est réelle. Membre du pôle “idées” de la campagne d’emmanuel Macron, Marie Tanguy a jeté l’éponge deux semaines avant le premier tour de la présidentielle, victime d’un violent burn out et de ses désillusions politiques. Aujourd’hui, elle raconte tout dans un livre: Confusions (La Grenade/jc Lattès).
Avant de rejoindre la campagne du candidat Macron, quel était votre rapport à la politique? Je me suis intéressée au syndicalisme pendant mes études, et notamment au discours de Laurent Berger, qui parlait d’intérêt général, de transition écologique, de changer nos modèles et, en même temps, de garder une ambition très forte de protection et d’émancipation. Je lui ai envoyé une candidature spontanée et je me suis retrouvée à la CFDT et, un peu par hasard, plume. C’était pour moi l’organisation qui exprimait le mieux la deuxième gauche, la gauche rocardienne. J’ai ensuite découvert Emmanuel Macron quand il était secrétaire général adjoint à l’élysée. Il avait donné une master class à Sciences Po, dans laquelle il déroulait sa vision du monde. Peu de personnes dans la classe politique me semblaient avoir une telle capacité à lire les grandes transformations en cours, à dire que ça allait impliquer des changements de modèles. Alors en 2016, quand il a fait son discours de candidature, je me suis dit: ‘C’est là qu’il faut que je sois.’
Vous intégrez donc le pôle ‘idées’ au siège de campagne, en février 2017. Vous y côtoyez David Amiel, Quentin Lafay ou Ismaël Emelien. Je m’attendais à ce que ce soit difficile, que le niveau soit très haut, que ça aille très vite, mais j’ai pris une énorme claque dans les premiers jours. On est cinq, dans une pièce de onze mètres carrés, au dernier étage du siège de campagne. Je suis dans l’endroit le plus stratégique de France, et je suis complètement hallucinée de l’aisance et de la nonchalance avec laquelle mes collègues manipulent des sujets stratégiques, à portée nationale. On parle réformes, mesures,