“son voisin refuse d’abattre ses Cyprès, il le découpe à la hache”
– il a du double vitrage et on jalouse son intérieur raccord avec le dernier numéro d’architecture et Design. Même frustration pour Seth rogen et rose Byrne dans Nos pires voisins 1 et 2. Le couple plan-plan y voit sa tranquillité ruinée par les étudiants de la maison voisine, leurs nuisances étant surtout une excuse pour squatter non-stop chez eux en buvant des litres de bières. Cette envie d’envahir le voisin est d’autant plus forte qu’elle ne peut se réaliser, selon Guy tapie. « Nous sommes très attentifs à la propriété, qui n’est pas un problème dans les pays en voie de développement. on y crée des extensions, des terrasses, l’espace extérieur devient personnel… Nous autres, Français, devons gérer cette tension, qui parfois finit devant les tribunaux. » ou bien en fait divers viral, comme le Web en produit par milliers (« Son voisin refuse d’abattre ses cyprès, il le découpe à la hache »). Pour ne rien arranger, les notions d’espaces public et privé structurés par l’architecture sont brouillées par les écrans. « Il est possible de “gratter la façade” dans l’espace public, note Laurence Allard, sociologue des usages numériques. Un peintre en bâtiment m’expliquait par exemple que pour voir l’état des murs, il se promenait sur Street View. » dans ces espaces numériques « physiquement virtuels mais mentalement réels, la frontière entre les deux notions devient de plus en plus floue », développe thierry Venin, sociologue. résultat : à force de pisser sur le mur Facebook de l’autre à coups de smileys, on a fini par oublier qu’on ne pouvait pas s’approprier son territoire IRL. d’autant que cet espace intime, contrairement à sa vie pro étalée sur Linkedin et son goût pour la téléréalité identifiable sur twitter, « résiste à notre connaissance ». C’est frustrant, hein ?