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PARCE QUE VOUS ÊTES NÉVROSÉE

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Votre théorie : en fait, vous n’êtes pas vraiment fauchée. Au mieux, vous êtes une angoissée de l’argent, au pire une radine. Vous passez votre temps à dire à vos amis que vous n’avez pas un sou et vous acceptez sans broncher de les laisser payer pour vous, puisque manifestem­ent, ça leur fait plaisir. Pendant ce temps, vous amassez méthodique­ment une petite fortune sur des comptes dont vous vérifiez le solde en salivant les soirs d’insomnie. La réalité : « Parfois, les gens considèren­t qu’ils sont fauchés parce qu’ils ne prennent pas en compte leurs économies », raconte Christian Junod, ancien conseiller financier, auteur de Ce que l’argent dit de vous, publié chez Eyrolles. « Si vous pensez que vous avez besoin de 100 000 euros pour être serein, vous avez un problème. De la même manière, quand vous vous réalisez, vous n’avez pas besoin de dépenser des sommes extravagan­tes dans des voyages ou des objets luxueux pour vous sentir exister. » À vous de choisir votre camp, sachant que cela en dit plus sur vos névroses que sur votre fortune. « Le rapport à l’argent est indépendan­t de l’argent qu’on a », rappelle le psychanaly­ste Patrick Avrane, auteur d’une Petite psychanaly­se de l’argent, aux PUF. Mais avant de courir vous allonger sur le divan pour éponger vos dettes, sachez que vous n’êtes pas la seule fautive : la multiplica­tion des systèmes d’abonnement­s ou les sites qui gardent en mémoire vos informatio­ns bancaires donnent l’illusion de ne pas payer, ce qui rend la relation au paiement encore plus fictive. « Appuyer sur un bouton, ce n’est pas sortir des billets de banque, d’où l’impression parfois qu’on vous a pris de l’argent », explique le psychanaly­ste. Le taux d’endettemen­t : on vous laisse juge, on est là pour faire vos comptes, pas votre bilan psychique.

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