PARCE QUE VOUS REFUSEZ DE VIVRE DANS UN TAUDIS
Votre théorie : inutile de chercher les raisons de votre ruine dans vos dépenses excessives chez Lidl ou vos achats compulsifs chez Uniqlo. Vous aurez beau faire de votre mieux pour dépenser peu, le problème c’est que vous claquez l’équivalent d’un sac Céline par mois en loyer pour vivre dans un deux-pièces intra-muros. La réalité : selon une étude du Cegedd de 2013, le loyer moyen des locataires a doublé par rapport à leurs revenus entre 1970 et 2012. Et ceux qui veulent acheter ne sont pas mieux lotis : « Entre 2000 et 2008, les prix de l’immobilier ont été multipliés par trois, note Hippolyte d’albis. Les jeunes qui ont des soutiens familiaux peuvent acheter, les autres sont exclus, ou doivent renoncer à habiter où ils le souhaitent. Il y a là une vraie inégalité intergénérationnelle. » Résultat, l’âge de la première acquisition ne cesse de reculer en France pour atteindre désormais 36 ans et 5 mois en moyenne (croyez-nous, c’est tard). D’après les chiffres de l’insee, locataires et jeunes proprios qui n’ont pas fini de rembourser leur prêt consacrent 27 % de leurs revenus au logement. Un chiffre qui peut grimper pour les propriétaires jusqu’à 33 % dans les grandes villes et 79 % à Paris, selon une enquête menée par le site Meilleursagents.com, en septembre 2015. Forcément, ça ne laisse pas beaucoup d’argent pour profiter de son quartier. Le taux d’endettement : 90 % Pouvoir aller se chercher un jus kale-banane en pyjama est peut-être un luxe dont il va falloir apprendre à se passer.