Stylist

“les artistes se sont mis à sortir leurs albums sans prévenir personne”

-

e 20 août dernier, il faisait 25 degrés à Paris, 30 à New York. Ce samedi, le monde s’était réveillé de bonne humeur : « This is joy, this is summer », chanterait-il justement. Après deux mois d’attente et de blagues répétitive­s sur Twitter, Frank Ocean avait décidé de livrer son nouvel album en plein milieu de l’après-midi, via itunes pour 9,99 $, sans plus de cérémonial que celui de laisser les 225 000 à 250 000 personnes qui le télécharge­raient dans la première semaine profiter de ce petit miracle de l’été indien. Joe Muggs ne savait pas encore qu’il recevrait un SMS à 8 h 30 dimanche matin, lui demandant de rédiger au plus vite une « critique de premières impression­s » pour le Guardian. En fait, Joe dormait. À 9 h ce dimanche, le journalist­e

Lachète l’album sur le site d’apple et à 13 h, il met le point final à ses 6 000 signes. Deux heures plus tard, le Guardian présentait l’une des premières critiques disponible­s en Europe. Pendant ce temps, le premier morceau de l’album, Nikes, affichait déjà près de 300 000 vues sur Youtube. Une course contre la montre à laquelle sont désormais contraints les critiques musicaux depuis que, de Beyoncé à Drake, les artistes se sont mis à sortir leurs albums sans prévenir personne et donc sans laisser la primeur, autrefois de rigueur, aux journalist­es. « J’ai beaucoup de collègues qui sont plutôt frustrés, raconte Joe. On doit toujours être prêts pour ces surprises, cela perturbe le processus classique et le travail quotidien, je comprends que cela puisse être irritant. » Aujourd’hui, Joe est préparé

Newspapers in French

Newspapers from France