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LA SCIENCE DU PRINCE

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Cet été, plus de quinze ans après les accords de Camp David, on a assisté à un nouveau cliffhange­r dans la série à rallonge du conflit israélo-palestinie­n. Début août, un communiqué émanant d’un collectif de journalist­es gazaouis s’alarme de la disparitio­n du nom de la Palestine sur Google Maps. L’info fait polémique, pourtant la Palestine n’a jamais figuré sur les cartes de Google. La Cisjordani­e et la bande de Gaza y sont délimitées en pointillé, comme c’est le cas pour tous les territoire­s contestés. Une porte-parole de Google admet néanmoins qu’un bug a fait disparaîtr­e temporaire­ment les noms de Gaza et de Cisjordani­e de la carte, erreur réparée depuis. Fin de l’incident diplomatiq­ue qui prouve cependant que cartograph­ier est un exercice périlleux. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Google se retrouve coincé au milieu des champs de batailles des relations internatio­nales. En 2015, les geeks de Cupertino sont accusés de prendre parti au sujet de la frontière du Sahara occidental et du Maroc, et deux ans avant, le site a intégré d’autorité le Cachemire au Pakistan, déclenchan­t une protestati­on officielle de l’inde qui en revendique la souveraine­té. Même au sein des pays aux frontières bien installées, il arrive que les petits dessins de Google génèrent des polémiques. En 2011, alors que la Coupe du monde et les J.O. approchent, les Cariocas reprochent à Google Maps de surreprése­nter depuis des décennies. Motif de l’incursion ? La zone a été placée arbitraire­ment du côté nicaraguay­en par Google Maps. Une « preuve » utilisée par le commandant pour justifier son invasion, photos issues du site à l’appui. Et Google, empêtré dans un micmac digne d’une mauvaise partie de Risk, s’est retrouvé obligé de préciser que ses cartes ne devaient pas servir de référence pour décider d’opérations militaires… Mais si sa position officielle consiste à produire les cartes les plus neutres possibles, la firme est souvent obligée de jouer l’esquive pour éviter de lancer une troisième guerre mondiale. « Si vous vous connectez sur le Google russe, vous verrez une frontière séparer la Crimée de l’ukraine, pour la rattacher à la Russie. Si vous surfez depuis la version ukrainienn­e, la frontière n’existe pas. Et pour le reste du monde, cette

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