“Les gens se mettaient à envoyer des tiers-payants et des découverts”
En 1958, l’un des tout premiers jeux de l’histoire de la radio française sillonne le pays, ses grandes villes et ses campagnes, avec un dispositif bien loin des effets retentissants de Virgin Radio, mais déjà basé sur le gain. Un présentateur, un joueur de glockenspiel (petit xylophone de métal utilisé pour marquer le décompte du temps de réponse) et un technicien suffisaient alors largement au Jeu des mille francs pour mettre sur pied une émission à succès, encore diffusée sur France Inter aujourd’hui. Mais l’engouement pour les jeux radiophoniques va être confronté dans les années suivantes à la concurrence de la télévision, dont les grilles de programmes vont remporter le match de l’attraction ludique. « Plus généralement, c’est aussi le rôle de la radio qui change dans les années 60 : elle sert de moyen d’information ou de fond sonore, et non plus de source principale de spectacle et de divertissement », explique Marie-paule Schmitt, auteure de Les jeux sur les ondes de la Libération aux années Soixante-dix : grandeur et décadence d’un genre radiophonique. moins en moins de choses à faire pour rafler la mise. L’idée, c’est de recruter de nouveaux auditeurs sans se fatiguer, dans un secteur devenu âprement concurrentiel. C’est le cas de la célèbre Skyroulette, rebaptisée depuis Roulette, qui a bercé toute une génération d’ados ayant écouté Skyrock et Difool à la fin des années 90. Le principe est simple : l’animateur appelle un auditeur tiré au hasard parmi ceux qui se sont inscrits par téléphone. Il lance la roulette qui tourne jusqu’au « stoooooooop » fatidique. La roulette termine sa course et désigne le cadeau qui peut aller d’une compilation de rap à un nouveau scooter en passant par des places de concert ou un « séjour de rêve » à l’étranger. Une sorte de père Noël FM qui se termine par les dédicaces du gagnant à tous ses amis. Easy.