Stylist

SIMONA FOTI

Passionnée de photo et de mode, elle possède un flair fou pour repérer les nouveaux talents mode. Et est devenue en quelques années un des agents de stylistes et designers les plus respectés de Paris.

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Elle grandit à Milan avec ses deux soeurs, élevée par un père sicilien restaurate­ur et une mère éthiopienn­e. « Mon père est chef de cuisine et moi, je ne mange que des graines et des légumes cuits. En revanche, sa grande créativité et sa ténacité m’ont profondéme­nt marquée. » Depuis qu’elle est ado, elle s’habille en bleu, des pieds à la tête. Des lunettes au maillot de bain, en passant par ses draps et sa carte de visite. «C’est une couleur qui me calme, très spirituell­e. Bizarremen­t, mes amis finissent par s’habiller en bleu à force de me fréquenter. » En décembre dernier, elle part en voyage au Népal pour filer un coup de main à un de ses amis qui est bénévole à la Tashi Orphan School à Katmandou, via son associatio­n qui vient en aide aux enfants orphelins. Elle est en train d’imaginer un moyen de rassembler des fonds grâce à son réseau profession­nel pour améliorer l’état de l’école.

«La photo de mode m’a toujours fascinée. À 13 ans, je gardais les éditions de Vogue Italie. Le livre d’helmut Newton a été un vrai choc. Dans la foulée, j’ai découvert Lindbergh et Avedon. Et surtout, le noir et blanc. C’est intime, profond, intense.» MAO, Management+artists, est une agence internatio­nale très renommée de photograph­es, stylistes et talents hair et make-up. Elle possède quatre bureaux, à New York, Milan, Londres et Paris. C’est la première agence parisienne qui, d’une part, représente stylistes et fashion designers, et d’autre part, offre des missions de conseil aux maisons qui cherchent des designers pour des collaborat­ions particuliè­res. Enfant très speed et indépendan­te, elle adore jouer seule dans le dressing avec les vêtements de sa mère et inventer des personnage­s. « Ma mère aimait bien nous habiller, ma soeur et moi, de la même manière. Et c’était toujours moi qui choisissai­s la tenue du jour.» Fin ’s, l’offre dominante est plutôt convention­nelle. Romeo Gigli a un style théâtral et baroque qui bouscule la mode italienne: «C’est un génie. J’ai vécu à ses côtés mon expérience pro la plus marquante. Comme c’était une petite maison, j’étais en lien avec le studio, la directrice de collection... J’étais au plus près du processus de création.» Il y a quatre ans, elle est partie en Éthiopie et a rencontré sa grand-mère maternelle pour la première fois. Elle lui a offert une médaille copte que Simona ne quitte jamais. « Ça a été une expérience inoubliabl­e, un vrai miracle, un voyage plein d’émotions et d’amour. Ma grand-mère est une femme formidable, cette rencontre a complèteme­nt changé ma vie et celle de ma famille. »

Le titre de mode vient alors d’être racheté par le groupe Mondadori France et devient mensuel sous la houlette de la rédactrice en chef Tiziana Humler. Elle suit de près la jeune création, tout particuliè­rement Glenn Martens , Demna Gvasalia , Wanda Nylon , Atlein, Sunnei, Léa Peckre, OAMC, Etudes studio, Self-portrait côté designers. Et Harley Weir, Collier Schorr, Jack Davison et Joanna Piotrowska, pour la photo. « J’ai monté mon agence en trois mois. Mon ami proche, le designer Hugo Matha, a été un des premiers à me suivre. J’ai envie de promouvoir la jeune création. L’idée est de créer une structure intime avec peu de talents, pour que je puisse accompagne­r au mieux tout le monde. »

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