PUSSY PRIDE
Et si la chatte était le nouvel emblème de la lutte féministe ?
Dans le premier épisode de l’ultime saison de Girls, diffusé début mars, Lena Dunham fait prendre un bain de soleil à son vagin face caméra. « Sun in her pussy », comme dirait l’actrice. Une technique pour avoir bonne mine et rayonner qui fait de son pussy le personnage central de l’épisode. Tout comme le vagin d’amy Schumer, fil rouge de son dernier spectacle The Leather Special, diffusé sur Netflix au début du mois et qualifié de « pussy-focused » par le site Jezebel. Elle n’hésite pas à y révéler que son vagin a l’odeur et le goût du foutre (sic). La fin du grand tabou vaginal ? Lors du défilé Missoni A-H 2017/18, les mannequins ont toutes enfilé le Pussy Hat, ce bonnet rose déjà aperçu sur la tête des militantes à la Women’s March du 21 janvier un peu partout dans le monde. Le message est clair : le vagin sort du placard pour devenir un symbole militant comme l’illustre la nouvelle campagne #Readmylips lancée par la plateforme Mogul et qui encourage les femmes à prendre la parole pour que le « grab them by the pussy » de Trump ne reste pas sans réponse. « Reprendre le vocabulaire de ceux qui stigmatisent, c’est transformer l’insulte en drapeau, explique Louis-george Tin, président du Cran et historien de la sexualité. C’est un geste qui laisse l’adversaire désarmé. Être polie, ce serait s’inscrire dans les canons du désir masculin. En jouant la carte de la grossièreté, les femmes s’imposent et s’émancipent du jugement des hommes. » En témoigne le projet Pussy on Protest qui, pour 10 $ reversés au Planning familial, fournit un badge et envoie une carte postale à la Maison Blanche. Aux chattes citoyennes, donc.