Et hop ! Y a plus de poils !
L’épilateur fait du bruit cette saison
Àla chaux, à l’arsenic, à la noix chauffée à blanc… Les contemporains de César n’y allaient pas de main morte quand il fallait s’épiler. Sénèque aurait pu avoir la gentillesse de dire qu’un corps lisse, ça n’était pas forcément un corps poli (enfin si, mais non) mais il faut croire que le stoïcisme, ce n’est pas si au point finalement. Résultat : la femme s’épile depuis qu’elle est sommée de vivre à poil (en robe courte dans les années 20, en bas Nylon dans les 50’s, en minijupe dans les 60’s, en rien du tout sur Youp… ça va, on a compris, là). Et les antiques méthodes sont remplacées par de nouvelles options moins barbares. Presque. Dans les 80’s, la mode est aux appareils qui imitent ceux des esthéticiennes : des bacs chauffeurs de cire, efficaces, oui, mais pas pratiques et très encombrants. Et en 1987, Babyliss lance l’epilady : un gros machin muni d’un ressort, qui vibre pour reproduire le mouvement d’une foule de pinces à épiler. L’usage de l’engin est aussi dansant que sa description, peu maniable, long et douloureux. Merci Sénèque. Si vous faites partie des gens qui ne sortent qu’avec des jambes nettes, la technologie est de votre côté. Voici cinq preuves qu’en matière d’épilation, nous sommes désormais dans l’ère de la supériorité des machines.
LA RAPIDITÉ
Hier : le ressort de l’epilady était gros comme une pièce de monnaie (un franc, donc) et arrachait le poil lorsque vous aviez le courage de le faire rouler. Une sorte d’hybride entre électrique et mécanique, qui prenait des plombes et donnait sûrement envie de gober un anxiolytique avant chaque session (vous voyez pourquoi il ne faut pas revenir au franc maintenant ?, ndlr).
Aujourd’hui : les têtes d’épilation sont désormais toutes rotatives et munies d’une vingtaine de pincettes (jusqu’à 40 chez Remington) pour économiser du geste et beaucoup de temps. Leur format XXL leur permet d’enlever plus de poils à chaque passage – hormis pour les zones sensibles comme le maillot et les aisselles, où elles sont plus étroites. Philips dispose même de la tête la plus large du marché (42 mm). Résultat : dix minutes suffisent pour s’épiler de la tête aux pieds.
L’EFFICACITÉ
Hier : ah oui, on a oublié de vous dire qu’avant, pour qu’un poil puisse être pris dans le ressort, il fallait qu’il mesure environ 1 cm. Oui, c’est long. Et, oui, il restera toujours du duvet.
Aujourd’hui : les appareils actuels attrapent des poils de 0,5 mm : bien plus petits qu’avec la cire qui ne calcule rien avant 2 mm. La clef : des disques en céramique à micro-rainures, sept fois plus efficaces que les structures en métal. Pas besoin d’expertise, même le bulbe est enlevé (contrairement à la cire qui, mal utilisée, peut casser le poil). Dotés de LED intégrées, ils éclairent également chaque zone et mettent en lumière les poils les plus fins et les plus clairs. « Les appareils sont aujourd’hui 20 % plus efficaces qu’autrefois. Les résultats sont durables puisque la repousse apparaît après trois ou quatre semaines », insiste Chloé Loir, chef de produit beauté Philips. La pilosité est de plus en plus fine et parsemée.
LA PRATICITÉ
Hier : un épilateur, c’est gros et électrique. Donc branché sur secteur. Donc avec un fil (court). Et dépendant d’une prise. On s’arrête là, on est épuisé.
Aujourd’hui : évidemment, la miniaturisation des circuits a amélioré l’ergonomie et donc la prise en main. Pour le reste, branchez votre appareil une heure et il vous suivra partout pendant quarante minutes. Post-it mental : partout, ça veut aussi dire sous l’eau (d’un bain ou d’une douche, pas d'une piscine… Non mais c’est quoi votre problème ?), qui dilate les pores si elle est suffisamment tiède pour une épilation plus facile.
LE GROOMING
Hier : dans les années 80, un épilateur… Bah ça épile, quoi (de mieux en mieux ce papier, non ?). Depuis une dizaine d’années, les fabricants ont commencé à proposer différentes têtes dépilatoires, en commençant par des rasoirs. Pourquoi ? La pièce d’un franc, votre maillot, je te dis que ça.
Aujourd’hui : les têtes exfoliantes préparent la peau mais délogent aussi les poils incarnés. « Les consommatrices ont demandé un outil complet, capable de sublimer la peau en général », rappelle Amandine Sellier, responsable marketing Babyliss. Depuis trois ans, de nouveaux embouts ont fait leur apparition : des râpes pour la pédicure, des brosses nettoyantes pour le corps et le visage, des embouts de massage… « L’épilateur est devenu le vrai couteau suisse de la beauté », conclut-elle.
LE PLAISIR (OK, ON S’EMBALLE)
Hier : reprenez notre histoire de pièce d’un franc qui arrache les poils net et transposez-la sur l’une de vos zones les plus délicates. Vous y êtes ? Voilà.
Aujourd’hui : s’assommer à coup de painkillers à chaque fois que vous voulez mettre un short, c’est jouable mais c’est quand même pas une vie. Toutes les marques ont donc travaillé, notamment avec des médecins et des spécialistes en neurologie, pour bloquer les messages de douleur envoyés au cerveau. Ça donne : des rouleaux de massage, qui appuient sur la peau à l’arrachage pour apaiser l’épiderme, des systèmes de vibration qui détournent l’attention du cerveau et une soufflerie d’air froid pour éteindre les échauffements. Ça marche (oui, même sur le maillot).
Merci à Isabelle Gonthier, directrice de l’institut d’artois, à Paris.
“LES CONSOMMATRICES ONT DEMANDÉ COMPLET, UN OUTIL CAPABLE DE PEAU SUBLIMER LA EN GÉNÉRAL”