le grand bazar
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Finie, la grande poupée Wasp à la Ivanka Trump ? Sur son compte instagram Trophy Wife Barbie (près de 90 000 abonnés), l’artiste Annelies Hofmeyr met en scène une Barbie au lifestyle réaliste : elle mange, boit, fume, se drogue, a ses règles, va chez le gynéco, manifeste et fait des gros fuck à la société machiste. Un peu comme Amy Schumer, qui devait incarner la poupée Mattel à l’écran pour un film en live-action initialement prévu pour 2018, avant d’annuler pour un problème de calendrier. Même si on ne sait pas encore qui la remplacera, ce choix volontairement décalé marque une volonté de dépoussiérer une figurine coincée dans des injonctions à la féminité qui n’excitent plus que les partisans de Fillon. Une mission que s’étaient déjà fixée Beyoncé et Nicki Minaj : l’une en se déguisant en Barbie encore dans sa boîte pour Halloween, l’autre en interprétant la chanson Black Barbies, dans laquelle elle étrille Donald Trump. Un message reçu cinq sur cinq par Mattel qui vient d’offrir un make-over à sa création avec trois nouvelles morphologies, dont une « curvy », plus petite et ronde que sa grande soeur, ainsi que sept couleurs de peau différentes. Bref, Barbie a enfin pris à bras-le-corps les questions de représentation, de diversité, de genre et d’intersectionnalité : lancée en mars, la nouvelle start-up américaine Hello Hijab propose même des voiles et des foulards spécialement conçus pour le modèle de Mattel dans le but de promouvoir « la tolérance » et célébrer « l’inclusivité ». Quant à la société Tonner Doll Company, elle s’apprête à suivre le même mantra en lançant la première poupée transgenre inspirée de la célébrité et militante de 16 ans Jazz Jennings. De quoi énerver les quelques partisans survivants de la Manif pour tous restés québlo dans les années 50. Ils ne devraient pas non plus apprécier la dernière campagne de Mattel « Dads who play Barbie » dans laquelle des patriarches machos de famille nucléaire et conservatrice se plaisent à jouer à la poupée avec leur fille plutôt que d’aller taper dans la balle. On est en 2017. Deal with it.