GAGA DE COACHELLA ?
Le week-end dernier au festival Coachella, Lady Gaga, en pleine rédemption artistique, a remplacé au pied levé une Beyoncé trop enceinte pour assurer le show. Retour sur un rendez-vous majeur de la pop pour qui la musique est devenue secondaire.
1 Le déguisement Limite
Long cuir noir, casquette militaire, blond aryen et titre Scheiße (merde en allemand) : pour ouvrir le show Lady Gaga s’offre en général SS horny. Un emprunt au nazisme étrangement passé inaperçu dans un festival habitué aux problèmes de déguisements surtout liés à l’appropriation culturelle. Au point que le politisé Teen Vogue a publié l’article Comment éviter l’appropriation culturelle à Coachella. CQFD.
3 L’ère du branding
En voyant les danseurs de Gaga porter des vestes adidas à trois bandes, on voit que Coachella s’est clairement transformé en fashion week californienne sur laquelle il est bon de capitaliser (pop-up store de Revolve, lancement de la marque de Katy Perry, event pour les 10 ans de Jeremy Scott…). Urban Outfitters s’est même pris un procès de la part du festival. La raison ? Avoir utilisé sans autorisation son nom déposé pour sa dernière collection.
2 La dérive multiplateformes
La musique ne suffit plus, Aujourd’hui, Coachella est un plateau de ciné, un festival food et un salon high-tech. La preuve avec Lady Gaga qui y a tourné des scènes de son prochain film A Star is born avec Bradley Cooper (dans lequel Beyoncé devait déjà tourner #Gagasecondchoix), le site Konbini qui ose parler d’un « line-up food » et enfin Kendall et Kylie Jenner qui ont organisé une soirée pour l’appli de rencontres Bumble.
4 La machine à cash
Le micro à paillettes de Gaga en dit long sur le business. Selon L.A. Weekly, entre 1999 et 2009, les festivals ont compensé de 40 % les pertes dues à la baisse des ventes d’albums (Coachella a récolté 47,3 $ millions en 2016). Les têtes d’affiches peuvent espérer un cachet à 7 chiffres et les billets se revendent à prix d’or sur ebay. Mais ça, c’était avant que Gaga ne remplace Beyoncé. Dès l’annonce du retrait de Queen Bey, les prix ont chuté de 12 %.