LE COMPLEXE DU HOMARD
Présentées à la Saatchi Gallery de Londres jusqu’au 16 octobre, dans le cadre de la foire d’art contemporain Frieze, les dernières oeuvres de Philip Colbert mettent en lumière notre obsession de la pop culture. Quant à l’arrivée de l’artiste sous forme de
L’HÉGÉMONIE DU TROLL
Histoire de marquer les esprits, Philip Colbert est arrivé à son expo accompagné d’un homard géant qui a volontairement perturbé l’événement en sautant un peu partout. Une façon de troller soi-même son event tout en restant cohérent puisque la particularité de Colbert, c’est de s’inspirer, sans trop les changer, des oeuvres des autres (Warhol, Duchamp…) pour faire les siennes (toile, design, sculpture). Troll en chef.
LA MODE LOLCORE
Avec son pyjama à imprimé oeufs au plat, le homard à taille humaine semble tout droit sorti d’un défilé de Jeremy Scott. Pas étonnant pour Colbert qui a déjà designé des robes pour la tournée de Rita Ora et d’autres vêtements vendus chez Colette. En attendant, alors qu’on nous vend l’effet kid cool sous LSD (cf. la collection Petit Poney au dernier défilé Moschino), des médias comme la BBC, Racked et le New York Times l’affirment : on a oublié de s’habiller comme des adultes.
L’ACTIVITÉ HUMAINE
Avec sa clope de mafieux au bec, le homard Colbert est adossé à une grosse cylindrée. Ajoutez à cela sa tenue et on obtient l’archétype d’un consommateur féru de mode, qui se ruine la santé avec un produit toxique et qui pollue son environnement. L’année dernière lors de la Biennale de Venise, Colbert avait déjà peint un tableau montrant un paquebot défonçant le Grand Canal pour illustrer les ravages du tourisme de masse et des croisières dans la ville italienne.
LE SURPLUS DE CULTURE
Aussi coloré qu’un rainbow flag, le déguisement de homard créé par Colbert symbolise à lui seul son oeuvre mais aussi un trop plein d’infos et de contenus. Ses dernières toiles exposées dans la galerie Saatchi dénoncent avant tout, à travers des collages (emojis, dessins de Basquiat ou Picasso, fenêtre Windows 95, tigre de Dali…), une société saturée d’histoire de l’art et de pop culture.