MARSEILLE : LA 2E CHANCE
Le brief de départ: un label «Chicago à la française» qui lui colle à la peau.
La stratégie: tout miser, en 2013, sur son statut de Capitale européenne de la culture.
Déroulement des opérations: les 400 événements culturels qui vont se dérouler sur tout le territoire sont un vrai coup à jouer pour l’office du Tourisme, qui bûche depuis plusieurs années en coulisses pour redorer le blason de Marseille. Rénovation du Vieux-port, création du MUCEM… Les groupes hôteliers sentent le bon plan et commencent à s’installer. Entre 2012 et 2016, le nombre de chambres d’hôtels 5 étoiles a plus que doublé (de 134 à 364), celui des 4 étoiles triplé. L’intercontinental profite des festivités pour retaper l’ancien hôpital Hôtel-dieu, dans le quartier du Panier, en palace 5 étoiles. Et l’hôtel C2 s’installe à Estrangin-Préfecture. «Le C2 voulait vraiment dire quelque chose pour les Marseillais, explique Laetitia Toulouse, Parisienne qui s’est délocalisée à Marseille pour lancer Mews, son agence de relations presse. Une émulation a commencé à se créer autour de points de rendez-vous branchés, et des nouveaux lieux ont vu le jour.» Comme le Rooftop R2 aux Terrasses du Port, ou le Burger’s Banquet de Grégory Gassa, (qui vient tout jute de reconvertir un ancien bar à «hôtesses», le Sweet Lady en bistrot). Toujours en craving de lifestyle «les journalistes ont accepté de venir et on a pu leur montrer qu’il existait ce Marseille arty, loin des faits divers et des santons». «Avant, on avait tellement l’habitude que l’on parle mal de Marseille qu’on s’ouvrait peu à la presse», reconnaît Maxime Tissot, directeur de l’office du Tourisme. La stratégie paye. En 2015, Marseille est élue deuxième destination favorite du New York Times. Pas mal pour une ville dont les maires successifs ont longtemps considéré que le tourisme était bon pour les villes pauvres, sans industrie pour rayonner.
Ce qui pourrait tout gâcher: l’explosion des loyers dans les quartiers populaires, bien sûr, et que les Marseillais haïssent (encore un peu plus) les Parisiens venus s’encanailler bruyamment dans le 13.