L’ISLANDE : LE MYTHE DU PHOENIX
Le brief: un pays dont on a rarement entendu parler, si ce n’est pour sa crise économique, Björk et son volcan Eyjafjallajökull qui a cloué l’europe à terre en avril 2010.
La stratégie: récupérer les 30% de touristes perdus en quelques semaines après l’éruption volcanique dans un pays qui n’en comptait déjà que 500000 (en 2009).
Déroulement des opérations: puisqu’il y a tout à refaire, le gouvernement et l’office du Tourisme (qui se met en mode lobbying en se renommant Promote Iceland) lancent une campagne digitale avec l’agence Brooklyn Brothers pour remarketer le pays. «Le premier message adressé aux journalistes et sur les réseaux sociaux disait: “On va bien, on n’est pas coincé sous les cendres, venez”.», explique Inga Hlín Pálsdóttir, directrice du tourisme. Des messages vidéos enregistrés par des citoyens lambdas sont postés sur Youtube. Carton: 1,5 million de vues et 860000 futurs visiteurs potentiels. Parallèlement, la compagnie islandaise WOWAIR lance une offre de tarifs réduits depuis l’europe, rendant le week-end à Reykjavik hyper-abordable. Le pays mise sur ses paysages naturels surréalistes et les touristes rappliquent en masse voir le décor des épisodes de Game of Thrones et du clip I’ll Show You de Justin Bieber. En 2013, l’islande rejoint le top 10 des pays à visiter selon le Lonely Planet, le Guide Michelin du voyage.avec une croissance de +30% par an depuis 2010, le tourisme devient le principal moteur des exportations (genre, avant la pêche). On compte 1,7 million de touristes au total cette année. BG. Ce qui pourrait tout gâcher: un, que le tourisme détruise l’environnement, (genre, Justin Bieber s’allongeant sur une mousse qui met deux cents ans à repousser). Deux, que ce nouveau succès transforme Reykjavik en Barcelone du nord. «Nous communiquons désormais sur le comportement du touriste responsable, explique Inga Hlín Pálsdóttir de Promote Iceland. Et sur le potentiel méconnu de nos sept régions pour désengorger les grandes villes.»