VOUS FUMEZ
“CHAQUE JOUR, VOTRE PEAU SE PREND DES DÉFLAGRATIONS DE PARTICULES, DE MÉTAUX LOURDS…”
L’état des lieux : c’est mal, c’est très mal, c’est si mal que vous irez sûrement rôtir en enfer avec de grands criminels de guerre ou que vous serez privée d’iphone X. Sauf que oui, mais en attendant que vous arrêtiez, c’est comme ça.
La réalité : si l’industrie cosmétique utilise la fumée de cigarette pour observer les effets des gaz d’échappement sur la peau lors des tests, c’est parce qu’elle provoque les mêmes effets que la pollution : des tâches, un teint brouillé, un vieillissement à la vitesse du son. Obligée de se défendre en permanence contre des stress oxydatifs constants, la peau est comme vous en période de charrette : en pré-burn-out, inflammation généralisée, sécheresse, ridules, la timbale.
Compensez (vraiment) : pour limiter la casse du phénomène oxydatif, misez sur une anti-oxydation à double détente : du resvératrol sur la peau et des antioxydants sous forme de compléments alimentaires. « Les fumeurs peuvent prendre trois capsules au lieu de deux chaque jour. Consommez également de la poudre de curcuma quotidiennement : optez pour les fameux turmeric latte, ou mettez une pincée sur un chocolat chaud, par exemple », recommande Margo Maronne, fondatrice de The Organic Pharmacy. Anti-inflammatoire, le curcuma nettoie le foie, booste le système immunitaire et apaise la peau. Pris toute l’année, il compense les excès sur le long terme.
Post-it mental : « Chaque jour, une très faible dose de N-acétyl cystéine, en tablette, en sirop ou même en inhalateur, nettoie les poumons », Vicente Mera.
VOUS CRASHBRONZEZ
L’état des lieux : vous n’avez plus 14 ans et pourtant, dès qu’un rayon de soleil enlève son imper, vous vous foutez à poil pour vous enduire de monoï, seule façon efficace de prendre des couleurs selon votre approche baconnienne du bronzage.
La réalité : l’exposition à toutes les formes de lumières, dont les UV courts et longs (B et A) est un stress oxydatif, qui entraîne une détérioration des cellules de l’épiderme et du derme, dont les protéines de collagène qui se cassent. La peau est plus tendue qu’un syndicaliste en négociation, les contours se relâchent, des rides apparaissent.
Compensez (vraiment) : avec des ultrasons. « L’appareil Ultera diffuse des ultrasons à haute intensité dans le derme pour stimuler la sécrétion de collagène et remettre les tissus cutanés en tension. Le traitement se déroule en trois étapes avec des ultrasons qui pénètrent de plus en plus profondément, jusqu’à 4,5 mm, dans le derme. L’efficacité est comparable à 70 % du résultat d’un lifting : cela a un effet sur l’ovale du visage, le décolleté, le regard, le front et les tempes », explique Alexandra Benhaiem, directrice de la communication scientifique au centre médecine esthétique Ponthieu. Une seule séance est conseillée, de 30 minutes à 1 heure. Les résultats sont progressifs et définitifs sous trois à six mois.
Post-it mental : « Les caroténoïdes de la citrouille, la carotte, l’orange, le pamplemousse et l’abricot, luttent contre la formation des cellules cancéreuses. Consommez-les en jus pressé à froid », Anne Peres, co-fondatrice de la marque Elaena.
VOUS N’EN RAMEZ PAS UNE
L’état des lieux : tout est dit, vous trouvez que vous avez mieux à faire le soir et le matin que de vous démaquiller et de vous crémer. Petite souillon, va.
La réalité : partons du principe que vous arrivez quand même à assurer le minimum syndical (nettoyage et crème de jour). Maintenant, faites-vous tatouer sur le surmoi que chaque jour, votre peau se prend des déflagrations de particules, de métaux lourds, D’UV, de lumière bleue, d’infrarouges... Peut-être pas demain mais après-demain, c’est sûr, c’est le reflet de votre père que vous allez voir dans le miroir. Un petit anxiolytique ? Non vraiment, j’insiste.
Compensez (vraiment) : si vous ne faites rien, faites-le correctement. Misez sur les bons mouvements, plutôt qu’une routine sophistiquée. « En centrant l’efficacité des rituels autour des produits uniquement, l’industrie cosmétique a fait une erreur majeure. L’automassage est fondamental pour stimuler la peau », souligne Aurélie Guyoux, directrice scientifique Institut Esthederm. Masser, c’est impacter la densité, la fermeté et l’éclat. Drainez les contours avec un mini-palper-rouler le long de la mâchoire, jusqu’aux oreilles. Décrispez la ride du lion avec des moulinets des index qui décontractent les fibroblastes et relancent la microcirculation. Finissez par des micropincements en all-over. Et ça, vous pouvez le faire n’importe quand, n’importe où (essayez quand même de le faire le soir, dans votre lit, car c’est la nuit que la peau se régénère).
Post-it mental : « Mangez des graines germées. Elles sont riches en phytostérols, acides gras mono-insaturés, protéines végétales, vitamines et minéraux, des biomolécules qui renforcent la membrane cellulaire, nourrissent la peau et apportent des prébiotiques pour renforcer le microbiote », Sylvie Peres, co-fondatrice de la marque Elaena.
VOUS NE BUVEZ PAS
L’état des lieux : d’eau, on s’entend. Hypothèse 1 : vous n’avez jamais soif et vous êtes donc un chameau (et un qui sait lire, vous êtes un miracle). Hypothèse 2 : vous buvez des tonnes d’autres choses, avec des bulles ou de l’alcool ou encore mieux, les deux en même temps.
La réalité : la peau est un organe de stockage. Le corps y puise de l’eau lorsqu’il est en manque. Mal hydratée, elle devient plus
“ÇA NE SERT À RIEN DE BOIRE DES QUANTITÉS D’EAU SI LA PEAU A UNE MAUVAISE CAPACITÉ DE RÉTENTION”
sensible aux irritations, aux inflammations et au stress. Le renouvellement cellulaire fonctionne moins bien. Pour l’instant, ça va. Demain, vous allez vous réveiller en ayant pris dix ans dans la nuit. Un anxiolytique ? Non, toujours pas ?
Compensez (vraiment) : buvez de l’eau (meilleure info publiée dans ce magazine so far) et imperméabilisez la peau. « Ça ne sert à rien de boire des quantités importantes si la peau a une mauvaise capacité de rétention et la laisse s’évaporer », rappelle Aurélie Guyoux. La perte insensible en eau étant au zénith la nuit, choisissez une crème de nuit chargée en acide hyaluronique de haut et bas poids moléculaires et en glycérine pour retenir l’eau au coeur de la peau et en surface.
Post-it mental : « Ne buvez jamais pendant que vous êtes en train de manger, ça enclenche le processus de digestion : les enzymes s’activent dans l’estomac mais sont diluées dans l’eau et travaillent moins bien », Vicente Mera.
VOUS MANGEZ DU SUCRE
L’état des lieux : votre sugar daddy à vous s’appelle Pépito et vous le fréquentez dès que vous pouvez depuis de nombreuses années.
La réalité : votre derme est comme un matelas dont les ressorts seraient des fibres de collagène. Maintenant, imaginez-les caramélisées, engluées dans une sorte de mélasse : elles se rigidifient, rouillent et peuvent même casser. Vous vous voyez dormir sur un matelas pourri ? Pour votre visage, c’est pareil. Le sucre provoque cette glycation des fibres, qui provoque perte de souplesse cutanée et rides.
Compensez (vraiment) : « Cumulez sucres rapides, lents et alcool et vous verrez que vous consommez trop de sucres. Tous les mardis, depuis deux ans, je fais une cure de jus de 24 heures », conseille Martine de Richeville, masseuse et fondatrice des instituts homonymes. Ce fasting permet de mener une vie normale le reste de la semaine, tout en rééquilibrant le métabolisme et en nettoyant le foie. Et du coup de mieux éliminer les sucres ingérés.
Post-it mental : « Les recours intempestifs au sucre proviennent souvent d’un manque de diversité dans l’alimentation », Anne Peres.