Y A D’LA JOY
Jeune chercheuse au MIT (l’institut de technologie du Massachusetts), Joy Buolamwini (alias Poet of Code) se bat contre les discriminations et préjugés raciaux liés à la technologie. Explications.
BAS LES MASQUES
L’année dernière, alors étudiante au MIT, Joy réalise que les logiciels de reconnaissance faciale n’identifient pas sa peau noire. La preuve ? Il suffit qu’elle porte un masque blanc pour que les applis reconnaissent son visage… Un constat qu’elle vient de présenter dans une étude dévoilée fin février lors de la nouvelle conférence Fairness, Accountability and Transparency autour des enjeux sociotechnologiques à New York.
PAS DE PEAU
D’après ses recherches, les bases de données sur lesquelles reposent ces algorithmes ne sont pas assez diversifiées. Et l’intelligence artificielle a non seulement un gros problème avec la couleur de peau mais aussi avec le genre. En faisant analyser six photos de parlementaires, Joy a prouvé que les différents systèmes créés par IBM, Microsoft ou Face++ identifient davantage les hommes que les femmes et les peaux claires que foncées.
SUPER-HÉROÏNE
Ce système technologique qui favorise l’homme blanc, Joy l’appelle le « phénomène du regard codé ». Un « Error 404 » qu’elle combat au travers de l’algorithmic Justice League, collectif qu’elle a fondé en 2016 pour dénoncer les biais des algorithmes grâce à des conférences et des interventions qu’elle tient partout dans le monde, histoire de redonner à la technologie une notion plus inclusive.
TRANSMISSION
Heureusement, Joy associe ses paroles à des actes. Avec AJL, elle produit des mini-documentaires comme The Coded Gaze : Unmasking Algorithmic Bias présenté au musée des beaux-arts de Boston et met aussi en place des missions comme Zamrize ou Code4rights apprenant aux jeunes des pays africains, notamment, comment coder et créer des applis « civiques » en collaboration avec des organisations locales.