Toutes les news indispensables qu’on ne savait pas où mettre
Religion, politique, éducation : comment la culture drag a hacké les institutions.
Alors que Rupaul est le premier artiste drag à obtenir son étoile sur Hollywood Boulevard, la culture drag est en train, doucement mais sûrement, de squatter le débat public afin de nous montrer qu’elle a autre chose à nous apprendre que la technique idoine pour bien plonger son visage dans un pot à paillettes et se mouler dans une tenue extravaganza.
Déjà opposée à l’élection de Trump et à son discours anti-lgbt (pas de ça dans son armée), la communauté drag a pris position. Alors que l’artiste Saint Hoax s’est amusée à grimer The Donald en vieille drag-queen tout droit sorti de Priscilla folle
du désert, Rupaul a réussi le coup de maître de ramener à sa cause Nancy Pelosi, l’une des plus ferventes opposantes au locataire de la Maisonblanche, également présidente des démocrates à la Chambre des représentants des USA. La pote d’obama a fait, à la surprise générale, un caméo en début de mois dans la nouvelle saison de Rupaul’s
Drag Race en y déclarant que les drag-queens avaient de bonnes leçons de vie à donner aux politiques et que Trump devait « sashay away », pour reprendre le vocabulaire fétiche des drags qui signifie qu’il est temps de dégager. Comme ces politiques contre lesquels se battent les Liberty Belles (un quatuor drag originaire de Portland) en ayant fait une OPA sur les bureaux de vote de l’état de l’oregon. Grâce au porte-à-porte, elles comptent bien enregistrer plus de 10 000 nouveaux votants et « sauver la démocratie ». Et surtout faire bouger les lignes comme tente de le faire l’asso anglaise The Drag Queen Story Time qui se positionne dans le domaine éducatif et organise depuis quelques mois dans des écoles primaires britanniques des séances de lecture par une drag-queen herself qui vante les mérites de la tolérance en faisant tomber les barrières du genre. Mais peut-être pas encore celles de la religion. Début janvier, les conservateurs espagnols se sont arraché les cheveux lorsque la municipalité de Madrid a accepté que la drag-queen La Prohibida parade lors de la fête de L’épiphanie au côté des rois mages et d’un petit Jésus, bientôt en robe longue et aux cheveux longs… Osef les réacs, God save the drag-queen !