L’ART CONNAÎT-IL LES BONNES MANIÈRES ?
Vous aimez l’art autant que François Pinault, pourtant vous n’avez ni la place chez vous ni l’argent à portée de main pour oser pousser la porte d’une galerie d’art. Chez Wilo & Grove*, jeune galerie créée par des anciennes de chez Christie’s, l’art devient enfin accessible (dans tous les sens du terme). VOTRE SHOWROOM A DES AIRS D’APPARTEMENT, ON EST LOIN DE LA GALERIE D’ART FROIDE ET VIDE AU SILENCE PLOMBANT…
Fanny : « C’est normal, on est chez moi, je vis dans cette ancienne imprimerie depuis cinq ans ! Accueillir les gens chez soi permet de rompre avec l’atmosphère snob, hautaine et élitiste des galeries d’art classiques où personne ne daigne venir vers vous pour vous expliquer la démarche de l’artiste et où on est généralement jugé sur son look et son faciès. Parallèlement, on organise des pop-up stores en France (prochainement en mai) et nous disposons également d’un e-shop. Nos jeunes artistes, nous les rencontrons autour d’une salle de vente, d’un atelier ou encore dans la rue, que nous écumons à bord de notre Mini rouge. On adore le travail d’anne-laure Maison et ses
Femme-maison, des photomontages de corps de femmes dont la tête est remplacée par ce qui pourrait matérialiser leur charge mentale. Ou encore les objets tissés de Vanessa Bouziges, inspirés du Bauhaus. »
AU LIEU D’UNE GALERIE ASEPTISÉE, ON EST PLONGÉ DANS UN APPARTEMENT OÙ IL Y A DE LA VIE, ÇA PEUT-ÊTRE IMPRESSIONNANT POUR LE CLIENT. ALORS, COMMENT VOUS LE METTEZ À L’AISE ?
Olivia : « Il y a tout d’abord un dialogue qui se met en place en amont, pour cerner les goûts de la personne – aime-t-elle davantage la peinture, la photo, la sculpture ? Puis, à chaque visite, nous changeons la déco de l’appartement en mettant en avant les oeuvres susceptibles de plaire à telle ou telle personne. Une fois sur place, nous nous installons dans les canapés et prenons le temps de discuter autour d’un café, d’expliquer l’envers du décor, l’univers de nos artistes… Nous glissons de l’humain dans un milieu qui en a sévèrement perdu. On ne vient pas ici motivé par un bon investissement, mais par un coup de coeur. Nos prix vont de 50 € à 5 000 €, on n’a donc pas besoin d’être un Pinault pour devenir un collectionneur d’art. »
CE N’EST PAS ÉVIDENT DE DISTINGUER LES OEUVRES À VENDRE DE VOS OBJETS PERSONNELS…
Olivia : « C’est vrai que les prix ne sont pas indiqués et que la disposition des oeuvres peut prêter à confusion. Elles sont disséminées dans toutes les pièces : la chambre, la bibliothèque, la salle de bains, le dressing, la cuisine. mais c’est justement le but recherché : démontrer que l’art peut très bien se fondre dans le décor, et que ce n’est pas à votre intérieur de s’articuler autour d’une oeuvre, mais à celle-ci de s’y intégrer. »