LE TEMPS DE LA DÉBAUCHE
Haider Ackermann parti de chez Berluti, Hedi Slimane qui arrive chez Céline, Riccardo Tisci bientôt chez Burberry et enfin Virgil Abloh en passe de prendre les rênes de Louis Vuitton Homme afin de remplacer Kim Jones qui s’en va chez Dior Homme pour succéder à Kris van Assche qui lui part chez Berluti (vous suivez ?) : que ce soit par les médias ou par les fans, les va-et-vient de créateurs de mode sont désormais autant scrutés et commentés que les transferts d’un bon mercato football : « C’est principalement dû au fait que la mode s’est fortement démocratisée ces dernières années, analyse Bastien Laurent, co-créateur de la marque Avoc. Avec l’émergence des réseaux sociaux et des directeurs artistiques superstars aux millions de followers, l’industrie de la mode s’est fait sa place dans la pop culture. Du coup, des infos qui avant n’intéressaient que le milieu façon B2B sont devenues des sujets de conversations mainstream. Il faut aussi rappeler que les enjeux économiques, le rythme effréné et l’attente de résultats ont mis les créateurs sur des sièges éjectables. C’est à se demander s’il ne faudrait pas créer l’équivalent mode du site footmercato.net. C’est un peu le revers de la médaille. Plus tu t’exposes, plus tu es potentiellement en danger. En gros, dès que tu perds la hype, tu sautes. C’est comme pour un attaquant au foot : si tu ne marques pas, tu dégages. » C’est sans doute pour cette raison qu’anthony Vaccarello chez Saint Laurent n’a fait qu’une seule interview télé depuis son arrivée dans la maison et que Demna Gvasalia chez Balenciaga refuse d’être filmé ou pris en photo.