Stylist

Sophie Mas

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Productric­e de cinéma

Son père architecte né à Casablanca et sa mère kiné fille d’immigrés catalans se séparent quand elle a deux ans: «Ma mère est tombée amoureuse de l’inventeur du monoski. On est parties vivre aux Arcs jusqu’à mes 7 ans. Il n’y avait pas grand-chose à faire à part traîner au cinéma. Mes parents bossant tard, je passais mes soirées à la maison avec les VHS de Freaks et du Bal des vampires.»

«Je rêvais d’un stage chez Focus Features, les producteur­s de Sofia Coppola, mais je n’avais pas de piston. Un copain m’a parlé de Millenium Films à Los Angeles, producteur­s de Jean-claude Van Damme, Steven Seagal… »

«En , je me laissais six mois pour changer de métier quand j’ai rencontré à Cannes le producteur brésilien Rodrigo Teixeira. On avait le même réseau mais séparément ça ne marchait pas. Ensemble on a décollé. »

On lui doit aussi The Witch (prix de la mise en scène à Sundance), Love de Gaspar Noé, Skate Kitchen de Crystal Moselle, le film Patti Cake et le prochain James Gray, Ad Astra, avec Brad Pitt.

«Avec 5050x2020 (collectif créé par l’associatio­n Le Deuxième Regard et constitué de 600 personnali­tés du cinéma), on demande la parité dans les conseils d’administra­tion. Le comité de sélection de Cannes compte une femme pour cinq hommes, c’est découragea­nt. Avec plus de femmes, leurs films seraient mieux regardés et davantage considérés.»

«À ans,j’aiétécasté­e pour un téléfilm. Je n’ai pas aimé le plateau mais ce qu’il y avait derrière, et dix ans plus tard ça m’a permis de payer HEC. »

« De retour en France, j’ai travaillé comme assistante réal, secrétaire de production, en régie, sur Reprise de Joachim Trier et J’ai vu tuer Ben Barka avec Jean-pierre Léaud. Après avoir touché au développem­ent de scénarios et au plateau, j’ai voulu me lancer dans la production. Mais il faut des années pour financer un projet. J’ai galéré au RSA…

« Call Me By Your Name a été un projet complèteme­nt fou. James Ivory a eu l’oscar du meilleur scenario à 89 ans, et c’est rare de participer à la découverte d’une star comme Timothée Chalamet. On vient de proposer à son réalisateu­r Luca Guadagnino d’adapter l’album de Bob Dylan Blood on the Tracks, sur la rupture amoureuse. »

« Après Frances Ha, l’agent de Martin Scorsese nous a proposé de le rencontrer. En arrivant, on croise Woody Allen dans la rue, avec son bob. À l’intérieur de la maison, de grandes affiches de vieux films français, La Belle et La Bête, Le Salaire de la peur. Il réalise, restaure des films anciens mais veut aussi soutenir le cinéma de demain. Moi je déniche des talents. On a signé une co-prod pour 5 films.»

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