DANS LE RÉTRO DE…
Film de genre au propre comme au figuré (une série de meurtres dans les coulisses du porno gay ’s), son Couteau dans le coeur attaque à l’arme blanche les tabous du cinéma français. Où l’auteur est-il allé aiguiser sa lame? Par L.B.
LA SOLITUDE PAUL DELVAUX
Au milieu du film, Vanessa Paradis débarque dans une gare ressemblant étrangement à celle du tableau. Je trouve qu'il y a dans l’oeuvre de Paul Delvaux un mélange de simplicité et de mystère auquel je suis très sensible : toutes les frontières entre réel et imaginaire semblent brouillées.
ABSENCES RÉPÉTÉES GUY GILLES
Né en Algérie, il a dû fuir son pays durant la guerre et ne s’en est jamais remis. Mais il a construit autour de cette blessure affective une filmographie sur l’impossible retour que je trouve magistrale. J’ai repris la chanson d’absences répétées interprétée par Jeanne Moreau, dont il fut amoureux.
LE LOUP-GAROU DE LONDRES JOHN LANDIS
Je l’ai toujours vu comme un mélo : l’histoire d’une amitié qui se désagrège, parce que l’un des deux garçons se transforme en loup-garou. Tout y est très « série B », et en même temps hyper-flamboyant, hybride – comme si les genres et les émotions étaient sauvagement cousus les uns par-dessus les autres.
LA FUSILLADE D’ORLANDO
Le film n’aurait pas été le même sans cette tragédie, qui faisait tellement écho à l’intrigue que cela m’a inspiré la réécriture de toute la fin. Sans trop en dire, Un Couteau dans
le coeur est une sorte d’exorcisme : permettre aux victimes de ces crimes homophobes de se retourner enfin contre leurs bourreaux.