Le Grand Bazar
Comment la pop culture idéalise la culture étudiante à la sauce politique.
Toutes les news indispensables qu’on ne savait pas où mettre
Le teen movie, véritable thermomètre des passions de la société américaine, s’ouvre enfin à la diversité. En 2018, le lycée se fait plus politique : au ciné comme à la télé, l’école devient un lieu inclusif où les héros ne sortent pas tous du même moule, où les supposés losers ont eux aussi leur chance et où les discours progressistes font leur chemin. Dans Elite, la nouvelle série made in Netflix qui se déroule dans un établissement espagnol ultra-prestigieux, l’un des personnages principaux est une jeune femme qui porte le voile. Et en parallèle d’un mystérieux crime, la série traite d’inégalités entre classes et d’homosexualité. De son côté, Sierra Burgess is a Loser (sortie début septembre, toujours sur Netflix), essaye – sans forcément y parvenir – de démonter les canons de beauté en vigueur. Un message reçu cinq sur cinq lors de la Fashion Week new-yorkaise où la jeune marque Vaquera a réinterprété les clichés des lycées US (la pom-pom girl, le nerd, le jock) en faisant défiler des hommes et des femmes d’origines diverses et aux corps hyper-variés. Avec les chapeaux et les capes de diplômés du show Calvin Klein inspirés du film The Graduate, Raf Simons a utilisé de son côté la remise de diplôme comme métaphore d’un passage nécessaire à la vitesse supérieure face au climat chaotique de la politique actuelle. Bref, un cocon d’inclusivité que Greg Lukianoff et Jonathan Haidt, auteurs du controversé The Coddling of the American Mind (sorti chez Penguin début septembre) interprètent comme une menace pour la démocratie. D’après eux, l’obsession pour la sécurité émotionnelle de cette génération qui refuse de se confronter à des interlocuteurs conservateurs favoriserait la polarisation et les dérives autoritaires. Ah la la, ils sont pénibles ces fayots de la classe…