EXPO ARAIGNÉE AU PLAFOND
Et si l’univers étendu de Spider-man allait un peu trop loin ?
Q
ue serions-nous sans la drogue ? C’est au cours d’une « jam session cosmique » avec un chaman, dans son Argentine natale, que Tomás Saraceno a compris que l’homme et la nature étaient interconnectés. Mieux : que la faune et la flore produisaient leurs propres chefs-d’oeuvre. Saraceno est rentré à Berlin avec l’envie folle de fabriquer
des toiles d’araignée. Soixante-quinze collaborateurs et plus de cinq cents arachnides (oui, des vraies !) s’attellent ainsi depuis deux ans à concevoir
des oeuvres-toiles quasi invisibles. À la fois hyper-technique et hyper-poétique, cette production sans pareil s’expose au Palais de Tokyo pour une carte blanche impressionnante. Les cathédrales fragiles des araignées travailleuses sont exposées dès l’entrée. L’accent est mis sur cet infra-monde, que l’on observe mais surtout que l’on écoute. Par exemple : Sounding The Air, l’une des plus belles installations, où, dans la pénombre, on écoute le frottement de l’air sur les longs fils de soie – une musique qui ne sera pas sans vous rappeler le didgeridoo de vos années Tryo. « Il faut écouter ce qu’ont à nous dire ces animaux préhistoriques et entendre ce nouvel espéranto », s’enthousiasme Saraceno. On est partant.e.s pour cette session cosmique. M.C.
On Air de Tomás Saraceno, Palais de Tokyo, 13, avenue du Président-wilson, Paris-16e, jusqu’au 6 janvier.