VALENTINE GAY
Fille de l’auteur et illustrateur jeunesse Michel Gay (papa du petit zèbre Zou), elle a été, en 1981, l’héroïne des albums de L’école des Loisirs: Valentine au grand magasin, Valentine
change de tête… : « Je confonds souvenirs d’enfance et fiction. Mon père passait son temps à tester ses histoires sur moi. »
« Je ne trouvais dans l’édition que des stages non rémunérés et j’avais besoin de gagner ma vie. Un copain qui venait de monter une petite galerie d’art contemporain, Emmanuel Perrotin, m’a présenté l’artiste Christian Boltanski dont j’ai répertorié les archives avec le collectionneur Bob Calle. » « En parallèle du journalisme, je continuais à proposer des livres à droite à gauche. En , j’édite chez Scali Viens-là que je te tue ma belle, écrit par Boris Bergmann à l’âge de ans, et qui obtient le prix de Flore du lycéen. »
Pour Globe, elle fait en 2015 un carton avec Fairyland, d’alysia Abbott. En 2017 Shulem Deen obtient le Prix Médicis Essai pour Celui qui va vers elle ne revient pas. En 2018, elle publie La Note américaine, enquête sur les meurtres d’amérindiens – à l’origine du FBI – du journaliste du New Yorker David Grann. « Le jour de sa sortie en France, j’apprends qu’il va être adapté par Martin Scorsese, avec Leonardo Dicaprio. »
SON ACTUALITÉ Elle remporte le Prix Médicis Essai et le Prix du meilleur livre étranger Fiction pour Les Frères Lehman, de Stéfano Massini, épopée familiale, économique et biblique des négoces du XIXE au krach de 2008 (éd. Globe, 840 p., 24 €).
« Les bureaux d’éliane Bénisti faisaient face à ceux de l’école des loisirs. J’y recevais chaque jour les manuscrits de Paul Auster, Joyce Carol Oates ou Tim Willocks et me plongeais dans l’oeuvre de Charles Bukowski ou John Fante. Éliane m’a familiarisée avec ce vaste marché ainsi que les contrats. Je suis heureuse d’accueillir à mon tour sa petite-fille à Noël pour son stage de e. »
« Ariel Wizman, qui était plein d’envies, m’a dit: “Écoute, je commence à faire des documentaires, viens m’aider.” On a coréalisé 25 films ensemble. Il m’a aussi présenté Jean-françois
Bizot (qui a lancé les magazines Actuel, Nova mag, ndlr), qui m’a appris à écrire des articles. J’ai eu beaucoup de chance de les rencontrer. »
« J’avais une liste de titres en tête qui ne demandaient qu’à être lus, mais pas par des ados. Soudain on s’est tapé dans la main. L’école des Loisirs m’a donné carte blanche pour créer Globe, label de littérature adulte qui aide à décrypter le monde. Depuis, je passe ma vie sur les routes pour rencontrer les libraires. »
Elle a toujours rêvé de travailler dans l’édition : « Petite, je reliais des feuilles avec de la pâte à modeler avant de ranger soigneusement ces livres dans une bibliothèque en carton. »