LES SECTES ONT ANTICIPÉ LA BOUFFE DU TURFU
En 1969, Jim Baker (alias Father Yod) inaugure son Source restaurant sur le Sunset Strip de Los Angeles. Ce gourou habillé tout de blanc comme feu Eddy Barclay initie à l’époque des stars comme John Lennon et Marlon Brando à l’alimentation organique. Mieux, il commercialisera dans les hypermarchés de Los Angeles une vinaigrette, qui selon lui est « idéale pour accompagner une salade de champignons hallucinogènes ». Cinquante ans plus tard, la Silicon Valley investit un max dans la « weed edible », ces aliments à base de marijuana, la nouvelle brèche dans laquelle plonger pour se faire des pépettes, depuis que la légalisation de la fumette frappe un peu partout aux Étatsunis. La start-up américaine Recess propose une eau gazeuse infusée au CBD tandis qu’en France, les projets food à base de chanvre fleurissent sur les crowdfundings (exemple, Chanvrin et Hello Joya qui souhaitent respectivement commercialiser des terrines végétales et des cookies au chanvre). Dans un autre genre, l’alimentation survivaliste au menu des mormons qui doivent faire un stock de bouffe couvrant trois mois (on ne sait jamais quand va tomber le Jugement Dernier). Du coup, la tendance fermentation que s’est attribuée le chef danois René Redzepi paraît tout de suite moins révolutionnaire.
“LES ALIMENTS À BASE DE MARIJUANA : LA NOUVELLE BRÈCHE POUR SE FAIRE DES PÉPETTES”