ROHMER NATURE
Chantre du snob pour certain.e.s, le cinéma d’éric Rohmer fait l’objet d’un culte pour ses fanzouzes happé.e.s par ses films-cartes postales d’une jeunesse intello et romantique pré-internet.
Dix ans après sa mort, le cinéaste connaît le haut de la (Nouvelle) vague : une carte blanche au Forum des Images et un recueil (Le Sel du présent) reviennent sur son travail de critique. Trois raisons d'être un.e Rohmeros ? D’abord pour les beaux jours : de Conte d’été à Pauline à la plage en passant par Le Rayon vert, il s’impose comme le meilleur cinéaste estival, entre amours d’été insouciantes et réflexions 60’s sur le slut-shaming (La Collectionneuse).
Puis pour l’universalité des thèmes abordés – l’amour, la quête de soi – injustement résumés à un marivaudage trop blanc, hétéro ou bourgeois où ses personnages badinent et doutent de tout (sauf de l’emploi du subjonctif). À voir dans Les Nuits de la pleine lune, où Pascale Ogier tergiverse avec le plus précieux des Rohmer Boys, Fabrice Luchini. Enfin, pour la décentralisation : Annecy pour Le Genou de Claire, Clermont-ferrand pour Ma nuit chez Maud, Cergy-pontoise pour L’ami de mon amie… Sa filmo fleure bon la communauté d’agglo, malgré une image de cinéaste n’ayant jamais passé le périph’.
En pleines municipales, on mate L’arbre, le Maire et la Médiathèque, drama électoral vendéen avec Arielle Dombasle en sympathisante socialiste (oh wow). SA.D. Films en VOD sur lacinetek.com, universcine.com et Mycanal. Carte blanche jusqu’au 1er mars au Forum des Images. Le Sel du présent, chroniques de cinéma, éd. établie par Noël Herpe, éd. Capricci. Contes des mille et un Rohmer de Françoise Etchegaray, éd. Exils, mi-mars.