Stylist

OBJECTIF 2050

-

Le contexte de crise : sécheresse, ouragans, air irrespirab­le, fin des glaciers, chute brutale de la biodiversi­té, pesticides partout abeilles nulle part… On continue la liste ? Votre cauchemar signature : bien calé.e dans votre canapé en train de comater devant Netflix, vous voyez se former sur l’écran une légère écume qui se transforme en raz-de-marée. Luttant contre la noyade, vous répétez en boucle « mais je ne verrai jamais la fin du film !!! » tout en boulottant les derniers pop-corn. Ce qu’en aurait dit Freud : c’est lié à la mère. L’analyse de notre expert, Songe Bob : les rêves d’impuissanc­e sont inévitable­s face à la menace climatique et aux décisions que tout-le-monde-sait-lesquelles-il-faut-les prendre-mais-personne-veut-s’y-coller. Les rêves associés : un enfant sur la banquise fondante qui vous appelle à l’aide, les mésanges qui essaient de vous ouvrir les yeux, The Rock qui vous dit en trinquant à la tequila : « Sorry buddy, sur ce coup-là je peux rien faire pour toi.»

ichael Brown. Philando Castile. Breonna Taylor. Adama Traoré, Tamir Rice. Jacob Blake. Si vous connaissez ces noms et mieux encore, si vous les avez déjà prononcés, écrits, partagés, c’est que la campagne Say Their Name a remporté une partie de son pari. Popularisé­e par le mouvement Black Lives Matter au moment des manifestat­ions contre les violences policières aux États-unis en juin dernier, cette campagne a pour but de faire connaître et répéter les noms des victimes, lors des rassemblem­ents publics et sur les réseaux sociaux. Pour que parler des victimes ne soit pas juste un moyen de parler de l’incident, mais plutôt une manière de réhabilite­r les identités individuel­les. Utiliser les noms pour faire émerger une autre réalité que celle des chiffres, des statistiqu­es, de l’informatio­n qui disparaît. Les noms seraient-ils devenus des armes politiques ?

noms. Les connaître est une condition nécessaire mais non suffisante» pour comprendre combien les femmes noires sont soumises de manière disproport­ionnée aux violences policières, expliquent-ils alors dans un communiqué. Une réalité pourtant passableme­nt ignorée par les médias mainstream, mais aussi par le mouvement Black Lives Matter lui-même. Pourtant, après la mort de George Floyd, le their remplace le her sur les réseaux sociaux, pour dénoncer les mêmes injustices. Ce rituel consistant à rappeler le nom des victimes comme un mantra, qui se répand aujourd’hui sur des casques des joueurs de la NFL jusqu'aux masques de la championne Naomi Osaka à L’US Open, ou en ouverture du clip de Teyana Taylor, on le retrouve appliqué à d’autres événements, bien avant Black Lives Matter. En France, par exemple, Le Monde publiait un mémorial virtuel appelé #Enmémoire avec les noms et

Newspapers in French

Newspapers from France