Tampon!

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Chef du Quatrième Mur à Bordeaux, Philippe Etchebest est de retour pour la huitième saison de Top Chef sur M6. Meilleur ouvrier de France en 2000 et sauveur de restaurant­s au bord de la faillite dans Cauchemar en cuisine, il a d’abord donné de la voix et

- PAR FLAVIEN BORIES / PHOTO: PANORAMIC

Avant de faire des cauchemars en cuisine, le chef Philippe Etchebest a eu une première carrière de centre et d’ailier du côté de Bègles-bordeaux.

Il paraît que vous suivez encore le rugby à la télé. Oui, c’est ce que je regarde le plus. J’aime ça! Je suis beaucoup L’UBB, forcément. C’est mon équipe de coeur, j’y ai joué quelques années. Le seul moment où je suis un peu tranquille, c’est souvent le samedi après-midi. Si je ne vais pas à Chaban-delmas, je me pose deux heures devant la télé avec mon fiston et on regarde les matchs. Et l’évolution est incroyable par rapport à l’époque où j’ai joué.

Quand est-ce que vous avez commencé à jouer? C’était à Villeneuve-sur-lot, où mes parents vivaient à l’époque. J’avais 9 ans. Au départ, je faisais du judo, mais j’avais changé de club et ça me plaisait moins. Mon père m’a proposé le rugby, j’ai dit pourquoi pas. J’aimais le contact donc ça m’a plu. C’est vrai qu’à l’époque, à Villeneuve-sur-lot, c’était plutôt le rugby à XIII qui était à l’honneur. Mais je préférais le XV.

On dit que vous étiez un ailier rapide… ( Il coupe) Je suis trois-quarts centre de formation. J’ai toujours joué au centre, sauf en première division ( en 1986-1987, ndlr), où j’ai été collé à l’aile. On vous cite: ‘Je me faisais respecter: mon premier plaquage arrivait toujours deux secondes en retard, histoire de faire mal.’ C’est vrai. Ce qui était important lorsqu’on jouait, c’était le premier impact. Il fallait impression­ner l’adversaire, mettre un gros tampon d’entrée pour qu’il ne revienne pas. Parfois, c’est vrai qu’il y avait un petit décalage d’une ou deux secondes, mais c’était ma marque de fabrique ( rires). J’étais assez physique et je jouais beaucoup avec ça.

Adolescent, vous hésitiez entre sport-études et la cuisine, vous avez finalement opté pour la restaurati­on, ‘par facilité’. Pourquoi? Mes parents étaient restaurate­urs, je me suis fait une raison. Par rapport aux blessures, le rugby, ça pouvait être aussi un peu contraigna­nt. La raison m’a fait pencher pour la cuisine. C’était la facilité, je baignais dedans depuis mon plus jeune âge. C’était le bon choix et ça ne m’a pas empêché –parce que j’en avais la volonté– de continuer une carrière sportive à côté avec la boxe ( il a été champion amateur de Midi-pyrénées chez les mi-lourds, ndlr). Si c’était à refaire, je prendrais la même décision. Vous gardez quelques souvenirs marquant de vos quinze ans passés sur un terrain? Avec les Reichel, on était allés en finale de la Coupe de France et en demi-finale du championna­t. On avait perdu contre Béziers et je m’étais pété l’acromion. À l’époque, on avait encore plus ou moins le droit d’effectuer des plaquages en hauteur. Un adversaire m’a fauché en pleine extension et je suis tombé sur l’épaule. Après, forcément, j’ai des souvenirs de ma saison en première division. Le plus beau, c’était contre Tarbes, à l’époque de Philippe Dintrans. J’adorais le voir jouer, il avait des percussion­s incroyable­s. Après un dégagement merdeux de mon arrière, je me retrouve seul face à lui et à ma ligne d’essai. Il arrive comme un boulet et là je me dis: ‘Si je ne le plaque pas, je ne joue pas le prochain match.’ Je l’ai pris, soulevé et retourné. J’étais fier! Je me suis blessé aux chevilles pour le prendre. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de le revoir et je lui en ai parlé. Lui ne s’en souvenait pas mais moi, je m’en rappelais très bien. PROPOS RECUEILLIS

“La raison m’a fait pencher pour la cuisine. C’était la facilité, je baignais dedans depuis mon plus jeune âge”

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