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À RUBEN ÖSTLUND

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Ils prennent les rennes du festival et imposent leur loi… Gloire à Ruben Östlund, réalisateu­r de The Square.

Votre première mesure en tant que souverain absolu ?

Ruben Östlund. Cannes maintient un bon équilibre entre le commercial et l’artistique, c’est ce qui a fait sa réputation. Mais une approche peut-être moins nostalgiqu­e du cinéma serait la bienvenue. On devrait aspirer ici à un cinéma 100% contempora­in, « ici et maintenant ». En France par exemple, vous aimez un peu trop vous rendre des hommages…

Vous posez un véto contre la première Palme d’Or Netflix ?

R.Ö. Plus vous montrez du foot à la télévision, et plus les gens éprouvent le besoin de se déplacer dans les stades... Il faut construire une culture de l’appréciati­on et de la consommati­on des films, et Netflix y contribue à sa manière. L’expérience cinéma sera toujours unique, parce que collégiale.

Vous posez un véto contre une troisième Palme Haneke ?

R.Ö. Oui, évidemment ! Il est plus que temps pour la Suède de remporter la Palme ! La terrasse Scandinave à Cannes est en partie financée par la Suède. Si on n’a pas la Palme cette année, c’est simple, on ne revient pas l’an prochain !

Votre programme pour faire revenir Hollywood à Cannes ?

R.Ö. Faire revenir Hollywood ? Mais pourquoi ? Non, je n’ai aucune intention de faire ça.

Vous créez un prix Sean Penn. Pour quoi faire ?

R.Ö. Un prix socialiste. Il reviendrai­t au film le plus marxiste de la sélection. Les socialiste­s aussi aiment le champagne.

Vous dormez dans la chambre de qui ?

R.Ö. ( Après une longue pause, et d’un air abattu)

Je suis obligé de dire ma petite amie. Elle est là, avec moi. Chambre 353 du Martinez.

À quel film d’Almodovar vous décidez de réattribue­r une Palme ?

R.Ö. J’ai oublié le titre mais l’histoire de cet étudiant de Yale qui décide de passer un Master de baise pour devenir le plus gros niqueur de la planète. Mince, attendez. J’espère que c’est bien un film d’Almodovar…

La durée maximale du mandat de votre sélectionn­eur ?

R.Ö. Pas de durée maximale. Ça devient compliqué de maintenir une tradition cannoise, et de conserver un regard « loupe » sur le cinéma mondial, si on change fréquemmen­t de sélectionn­eur. C’est bien que Frémaux campe sur certaines de ses positions, et c’est bien qu’il soit critiqué pour ça.

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