Technikart - Technikart - SuperCannes
# RubenSurLOngle # TeteAuCarre
Célébré comme l’un des pires faiseurs de comédie, Adam Sandler n’en fout pas une rame dans ses propres films. Le travail, le vrai, il réserve ça à ses copains auteurs, comme en témoigne encore The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach
L’AUTEURISME COMME THéRAPIE
Homme-enfant visqueux, vautré dans l’humour de chiotte. C’est le rôle qu’il s’attribue depuis plus de 20 ans dans des comédies zéro pointé dont le niveau moyen a encore baissé suite à son deal avec Netflix. Investis pourtant du rythme et de l’univers d’un cinéaste, ce même personnage d’adulte mal dégrossi crée à l’écran une vraie musique burlesque. On ne le sent pas très heureux dans ses comédies sinistres à gros sous. Mais dans PunchDrunk Love, Funny People ou The Meyerowitz Stories, il arrête enfin de sentir la lose et la haine de soi ; Il les joue.
IL DéCIDE DE BIEN FAIRE
Il donne de l’inertie à son corps grassouillet, courbe l’échine, tempère ses effets de voix irritants, règle deux ou trois trucs de pantomime droopesque… Et bam, il s’envole. Comme quoi, il suffisait de pas grand chose. Un peu d’entrain, de bonne volonté. Et s’il décide de bien faire, c’est qu’il sait qu’il n’en fout pas une rame à côté… Malheureusement, ça ne marche pas à tous les coups. Le versant navet de sa carrière « auteur » ( The
Cobler, le pamphlet post9/11 À coeur ouvert) rivalise haut la main avec ses comédies les plus nulles.
IL N’Y VA PAS à MOITIé
Dans Punch-Drunk Love, il était ce petit VRP cacochyme, effacé, écrabouillé par les caisses de son entrepôt et l’omniprésence de ses soeurs couveuses. Il est un autre genre de sous-homme dans The Meyerowitz
Stories. Le fils raté d’un patriarche raté (Dustin Hoffman), boiteux, sans emploi, sans femme, sans domicile fixe, soucieux de l’exemple minable qu’il donne à sa jolie fille ado… Sandler a toujours beaucoup de choses à jouer dans les films des autres, et quasiment rien dans les siens. Sans doute une question d’équilibre.