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LES PLEINS POUVOIRS À CHARLES TESSON

Ils prennent les rennes du festival et imposent leur loi... Gloire à Charles Tesson, délégué général de la Semaine de la critique.

- Moins que SuperCanne­s ? Ah ah. Évidemment !

Votre première mesure en tant que souverain absolu ?

J’en ai trois ! J’ai le droit puisque j’ai les pleins pouvoirs. D’abord j’impose une nouvelle devise : « si le pouvoir et vide, je le plains, si le pouvoir est plein, je le vide ». Du coup, je montre Habemus Papam et je lui attribue la Palme d’Or parce que c’est le plus grand film sur le refus des pleins pouvoirs. Enfin, je rénove de fond en comble la salle Miramar. La qualité d’image est parfaite, mais le confort est indigne de Cannes ! Et je le fais pour toutes les autres salles de Cannes pour l’Officielle et le Marché.

Vous mettez votre véto à une palme Netflix ?

Si un film Netflix est en compétitio­n officielle, le jury doit pouvoir faire ce qu’il veut… Donc non, pas de véto.

Mais est-ce que vous mettez un film Netflix en compétitio­n ?

Ah non !

Vous mettez un Véto à une troisième Palme d’Or Haneke

Non. Le jury est souverain.

Comment vous ramenez les Américains à Cannes ?

« Tengo dudas » comme disait Bunuel. J’ai des doutes sur Hollywood. Avant qu’ils reviennent à Cannes, il faudrait qu’ils reviennent à leur meilleur niveau. De toute façon, avec leur folie du marketing, Cannes qui reste le dernier lieu où la critique a un pouvoir de vie et de mort sur les films leur fait trop peur.

Comment vous ramenez Godard à Cannes ?

Faut pas le ramener. En tout cas, pas de force et il faut savoir s’il en a envie. Mais son côté ermite suisse lui va très bien. De sa grotte, il nous envoie quelques signaux du monde. C’est un gourou, un sage bouddhiste et il fait ça bien d’ailleurs. Ne le dérangeons pas.

Un plan de relance pour la nuit cannoise ?

Il paraît que c’est devenu triste. Je n’ai pas le temps d’aller en soirée ; mes premiers Cannes c’est dans les 80s. La nuit, c’était la Californie, des fêtes incroyable­s. Pas de Uber, pas de taxis, on rentrait à pieds… Là, y a eu un effet d’uniformisa­tion en terme de musique, de traiteur, de tout. Si on passe d’une fête à l’autre, on sait pas si c’est une fête de film, de distribute­ur ou de sélection… Mais avec le boulot, j’ai désormais une vie monacale à Cannes.

À quel film d’Almodovar réattribue­z-vous une Palme d’or ?

Parle avec Elle ou peut-être Violeta [sic].

Vous virez qui en premier ? Maraval, Grazia ou les critiques ?

Les critiques surtout pas ! Sans eux, Cannes meurt. Maraval, c’est rigolo, c’est rapport aux guichets ? Alors non, on a besoin de ces types-là. Grazia. J’aime bien le lire et j’ai des amis qui y écrivent, mais s’il disparaît, il ne me manquera pas beaucoup.

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