MAGAAJYIA SILBERFELD

Avant tout : que fait Magaajyia Silberfeld à Cannes? Je suis à Cannes pour la promo du livre auquel j’ai participé Noire n’est pas mon métier. Et avec un peu de chance rencontrer Spike Lee et Ava DuVernay ! Je vais voir des films tous les jours mais aujo

Quelle est la portée de ta voix dans le métier d’acteur ?

La mienne est cassée déjà, un bon début... Tout ce que je peux dire c’est que je n’aime pas les acteurs qui ne savent pas placer leurs voix, c’est je crois, le premier travail de l’acteur que de maîtriser la portée de sa voix. Il faut qu’on s’enivre dans une voix, qu’on y plonge.

Est-ce un art de l’intime?

Complètement. Je compte travailler sur des histoires autobiographiques. Je suis passionnée et intimement touchée par les histoires de famille qui pour moi concentre tous les aspects de la tragédie humaine. Elles ouvrent en plus quantité de portes que sont les regards, la voix ou l’intensité du rapport. Quoi de plus intime que la voix d’une mère ?

Que dire des silences?

Tout. Ils sont nécessaires. Qui sait les maîtriser comme Javier Bardem dans No country for old men par exemple est un maître. Il y a tellement d’histoires dans le silence qu’il faut lui laisser le temps de s’exprimer. Il est la profondeur des mots.

Comment travailler la voix en tant que réalisatrice ?

Je crois qu’en tant que réalisatrice il est essentiel de guider les acteurs afin qu’ils trouvent la “voix” de leur personnage. Il faut pouvoir les emmener tout en les laissent libres de leurs interprétations. C’est peut-être d’ailleurs une des parties les plus naturelles du rapport avec les acteurs, un “jeu d’enfant”.

Une voix préférée ?

Sans aucune hésitation Sami Frey et sa voix qui berce et qui caresse.