ET VOICI LE RAT PACK DE LA FRENCH-LITT
ILS SONT JEUNES, ILS SONT BEAUX ET, PIRE ENCORE, LEURS ROMANS DOMINENT CETTE RENTRÉE LITTÉRAIRE. MAIS QUE NOUS PRÉPARE LE BOYS BAND DE L’ÉDITION ?
Àvrai dire, on ne sait pas s’ils écument vraiment les casinos de Vegas (ou de La Bourboule), une strip-teaseuse latino (ou auvergnate) siliconée au bras. Toujours est-il qu’ils sont jeunes, beaux gosses, talentueux et – il paraît que ça compte, en littérature – ont une plume élégante et personnelle. Vous vous en rendrez compte en lisant leurs romans, qui paraissent en cette rentrée. Les fans de Romain Gary se souviennent peut-être d’avoir croisé le nom de Piekielny, dans La Promesse de l’aube. Qui se cache derrière ce nom ? C’est tout l’enjeu du nouvel opus de François-Henri Désérable (déjà largement salué avec Évariste) qui, à l’image de son modèle, s’amuse avec la réalité et la fiction dans Un Certain M. Piekielny (Gallimard). On trinquera au Diplomatico – plus ou moins dilué au soda – avec Miguel Bonnefoy qui (rien à voir avec son homonyme Yves, éternel recalé du Nobel), avec Sucre noir (Rivages), signe LA fresque d’aventures de cet automne. Le gringo vénézuélien (qui écrit dans la langue de Pascal Quignard) nous offre une belle odyssée dans les Caraïbes avec force chasse au trésor et barriques de rhum, qui se révèle une parabole politique sur ce qui se passe, en ce moment, du côté de Caracas… Improbable mélange de Jean-Claude Dusse (en winner) et de John Le Carré, Clément Bénech – révélé avec le beau L’Été slovène – s’est amusé dans Un Amour d’espion (Flammarion) à concocter une drôle d’histoire à base de rencontres virtuelles, de voyage autour du monde et d’intrigue criminelle… Enfin, le dramaturge et metteur en scène Guillaume Poix nous transporte jusqu’au Ghana pour nous faire découvrir grâce à son premier roman, Les Fils conducteurs (Verticales), le grand dépotoir d’Agbogbloshie. Là-bas, un photographe helvète et bobo va shooter des gamins en train de récupérer des matériaux parmi tous les cadavres de machines à café, téléphones et PC – loin, donc, des tables de jeu du Bellagio et du Caesars Palace…