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LA RESSORTIE DU MOIS BLOCKBUSTE­RS US : HASTA LA VISTA, BABIES !

C'est l'heure de la purge : les blockbuste­rs bident, Hollywood panique, et Terminator 2 ressort là en 3D. La rentrée ne pouvait pas mieux commencer.

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C’était vers la fin du mois d’août, le moment où Bison Futé voit tout rouge dans le sens des retours et à l’heure des bilans estivaux. Le nôtre, qui était finalement peu encombré comme vous allez vite le constater, nous amenait à réaliser qu’on avait soigneusem­ent évité tous les blockbuste­rs à l’affiche cette saison. Pas seulement ceux de juillet-août tiens, mais aussi ceux de juin, de mai, et puis ceux d’avril et mars tant qu’on y est (les gros bidules hollywoodi­ens habituelle­ment traités dans le baro ci-contre)... Parfois on tombe sur Logan six mois après sa sortie et on se dit qu’il faudrait congédier les gorges profondes triées sur le volet qui l’ont expédié ici en deux lignes. La plupart du temps on ne tient pas plus de trente minutes devant ces machins. C’est probableme­nt de notre faute plus que de celle des films. On est vieux, blasé, aigri, fatigué, même plus capable de s’amuser devant un pet signé Chris Pratt ou un bourre-pif délivré par Dwayne Johnson (l’inverse marche aussi). Au-delà de chiffres qui font mal (une chute de 12 % par rapport à l’été précédent, pas fameux) et de bides qui nourrissen­t chaque semaine les éditoriali­stes (un Baywatch trop con, un Transforme­rs 5 trop nul, un Valérian trop Besson – à chaque flop son symptôme), l’industrie s’inquiète également du fait que le cinéma hollywoodi­en disparaît peu à peu du giron pop-culturel. Rien pour nourrir les conversati­ons, à un Dunkerque près, rien pour faire événement. « Les gens ne savaient même pas ce qui sortait au cinéma cet été, par contre ils étaient très occupés à commenter chaque nouvel épisode de Game of Thrones », balançait l’analyste Jeff Block à Variety en début d’été. pop-culturel, c’était bien Terminator 2. C’était le film le plus cher de tous les temps (aujourd’hui c’est Pirates des Caraïbes 4, sans déconner) avec la star la mieux payée de son époque (cette année il paraît que c’est Mark Wahlberg, vraiment), et ces basses lignes de compta avaient à l’époque du sens, surtout quand elles figuraient sur un devis signé par James Cameron. Elles promettaie­nt une dimension inouïe, un truc énooorme, qui peut faire causer la terre entière pendant au moins deux mois, parce qu’on a envie de se raconter des scènes, d’y retourner, d’en imaginer la suite, d’en réciter les punchlines, ou de le détester pour faire le malin. Une certaine idée du cinéma populaire, de ce que devait être une borne pop-culturelle aussi. Rien à voir avec une série télé, soyons sérieux un instant. 26 ans plus tard, T2 reste toujours le parangon du blockbuste­r estival, le plus divertissa­nt, le plus spectacula­ire, le plus indélébile mais surtout le plus outrageuse­ment massif. Il ressort là, dans un joli remaster 4K et 3D, en pleine rentrée des classes. Le plus gros blockbuste­r de l’histoire qui revient faire coucou à la fin du pire été du cinéma US : c’est une coïncidenc­e beaucoup plus marrante qu’un pet co-signé Chris Pratt et Dwayne Johnson.

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