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BELGRADE

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CARREFOUR ENTRE L'ORIENT ET L'OCCIDENT, BELGRADE SERAIT AUX ANTIPODES DE L'IMAGE QUI LUI COLLE ENCORE À LA PEAU. ROMANTIQUE, ACCUEILLAN­TE, ULTRA-FESTIVE ET ÉTONNAMMEN­T TENDANCE. ON NOUS AURAIT MENTI ? SE LA JOUER BOHÈME À SKADARLIJA Ses rues en pente à gros pavés, ses terrasses fleuries et ses façades pastel écaillées ont souvent fait comparer ce quartier à Montmartre, auquel il est d’ailleurs jumelé. Après quelques flâneries dans ses dédales au charme suranné, attablez-vous à l’une des antiques « kafana » de la rue Skadarska (Ima Dana de préférence). Là, un poivron farci dans l’assiette, levez votre verre de rakija, l’eau de vie locale, que les Serbes qui ont du poil aux pattes ingèrent dès le petit-déjeuner, à l’orchestre tzigane entonnant ces mêmes ritournell­es qui berçaient déjà les cuites des artistes du siècle avant-dernier. SE LA COULER PÉPÈRE À ZEMUN Cet ancien petit village devenu quartier de Belgrade est assurément l’un des coins les plus charmants et zen de la ville. Courant nonchalamm­ent le long du Danube, avec ses maisonnett­es bariolées, ses péniches et ses petits restos somnolant au bord de l’eau, il offre, depuis l’élégante tour de Gardoš, le plus beau panorama sur Belgrade. S’ENJAILLER À SAVAMALA Bâti au XIXe siècle le long de la rive droite de la Save, cet ancien quartier industriel est le nexus du Belgrade artistique et nocturne, le vaisseau amiral de la teuf dont les soirées endiablées ont valu à la ville sa réputation de « Barcelone des Balkans ». Après vous être rassasié dans l’un des restos tendance de Beton Hala, les anciens docks réaménagés en Meatpackin­g à la Serbe, déambulez à la recherche des plus belles fresques street-art, puis allez-vous en jeter un petit à la santé du Maréchal à la kafana

SFRJ, un troquet undergroun­d tout à la gloire de Tito et des grandes heures de la Yougoslavi­e. De là trois options s’offrent à vous : le délicieuse­ment décadent Mladost/Ludost/Gadost, trois clubs en un, musique pointue et déco stylée ; Klub Gotik, le temple du turbo-folk, pour une ambiance kusturicie­nne testostéro­siliconée ; ou lâcher définitive­ment les amarres sur l’une des « splavovi », sortes de péniches-boîtes, emblèmes des nuits belgradois­es (mention spéciale à Povetarac et Hot Mess). Petit conseil : dépêchez-vous de découvrir Savamala avant qu’il ne soit trop tard, il est question de raser le quartier pour y implanter un hideux et démesuré complexe d’immeubles flambant neufs, le tout sur fond de probables magouilles et financé par les Émirats arabes unis, décidément toujours dans les bons coups. S’EN METTRE PLEIN LA LAMPE (POUR PAS UN ROND) Capitale la moins chère d’Europe, Belgrade fourmille de restos créatifs ouverts par de jeunes chefs proposant une cuisine ambitieuse à prix très doux. Le nec plus ultra ? Homa, pour du fusion très raffiné ; Miamiam, qui mixe produits régionaux et saveurs exotiques ; Radost, un impeccable végétarien italianisa­nt ; et le cosy et caché Salon 5, sans enseigne et sis dans un appartemen­t, comme c’est la mode à Belgrade. L’impression d’aller manger chez des copains… Enfin, des copains comme on aimerait en avoir plus, maîtrisant la côte de boeuf fleur de sel et le foie gras poêlé comme pas deux ! Quand vous en aurez assez d’écumer les gastros, faites honneur à la roborative cuisine serbe, qui convoque influences italiennes, grecques et moyenorien­tales. Ambiance plats gargantues­ques, baklavas et grillades à gogo, dont vous tirerez le meilleur dans les adresses suivantes : Manufaktur­a, Restoran Polet, ? (le nom énigmatiqu­e de la plus vieille kafana de la ville) et Dokolica Bistro. S’OFFRIR UNE PETITE VIRÉE FESTOSHE Visiter Belgrade peut être l’occasion de se payer deux festivals plutôt coolos, et ce à moins de deux heures de la ville. Début juillet, c’est EXIT, élu à de nombreuses reprises meilleur festival d’Europe. Un grand raout pop-rock-électro… se tenant dans la forteresse de Novi Sad, ville superbe et coeur de la culture serbe. En août, le village de Guca devient la capitale mondiale de la trompette. Une sorte de Woodstock du cuivre balkanique qui voit s’affronter des dizaines de fanfares serbes sous stéroïdes et attire chaque année des centaines de milliers de trublions venus se faire déboucher les tympans en siphonnant rakijas et porcelets rôtis. Vous voilà avertis !

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LE TOUR DU MONDE SANS SE FATIGUER
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