Technikart

LA BELLA VITA

-

Le mois de septembre

est annonciate­ur de misère(s). Rentrée des classes, rentrée littéraire, libido en berne et la météo qui vire parfois au supplice. Les délices de l’été ne sont déjà plus qu’un lointain souvenir. Le barbecue et le monokini, des mirages qui s’effacent sur le pavé parisien.

Les tomates-mozza et le ceviche sont, peu à peu, remplacés par les gibiers en sauce et les champignon­s à la carte des restaurant­s. Ne vous avisez pas de commander un spritz dans un bar après le 15 septembre, on vous refilera à coup sûr du cidre normand. Au moment de reprendre le boulot, l’automobili­ste fait grise mine dans les bouchons. Il repense à cette plage de Rimini début août et à toutes ces peaux cuivrées sur le sable chaud. Il se revoit, lunettes Persol sur le nez, assis à une terrasse romaine en train de faire le beau, imitant assez pitoyablem­ent Mastroiann­i. Il se souvient que, le soir venu, sous l’effet de la douceur nocturne, il fanfaronna­it sur la piste de danse, chaloupant du bassin en écoutant les vieux tubes de Pino d’Angio et d’Adriano Celentano. Aujourd’hui, une pluie fine a recouvert les rues de la capitale. Il se sent aussi perdu qu’une voiture française des années 80 – c’està-dire flou esthétique­ment, et poussif mécaniquem­ent. Technikart a décidé de requinquer ce conducteur désabusé, de lui donner un peu d’espoir et de réconfort…

Car là-bas, derrière les Alpes, la production n’a pas totalement abandonné une certaine mythologie. Il suffit de prononcer quelques noms magiques comme Enzo, Alfa Romeo ou Mille Miglia pour qu’un sourire illumine les visages les plus fermés. L’auto- mobile est encore parée de vertus hédonistes. Elle n’a pas renoncé aux plaisirs sur l’autel de la raison. Elle croit même qu’une conduite décomplexé­e est possible. Telle la Callas, elle continue de chanter aux oreilles des mélomanes du talon-pointe. Une virée à deux dans une automobile italienne, ça vous dit ? C’est peut-être le début d’une longue histoire. Ces voitures ont longtemps traîné une réputation déplorable. Jadis, on les trouvait trop aguicheuse­s, pas assez sérieuses. À l’usage, elles se révélaient souvent capricieus­es. N’empêche qu’on les quittait toujours avec un petit pincement au coeur. Dans les années 90, combien de propriétai­res d’allemandes parfaites sous toutes les coutures (sans bruit suspect de tringlerie) regrettaie­nt ces désagrémen­ts, signes d’une jeunesse tempétueus­e. Depuis dix ans, les italiennes sont toujours aussi soignées, aussi désirables à l’extérieur, vives sur les départemen­tales, et elles ne tombent plus en panne. Profitez de leur style latin et de leur tempéramen­t volcanique. Avec elles, la vie est assurément plus piquante. ABARTH PREND LE LARGE

Parmi toutes les tentatrice­s venues de la Péninsule, il y en a une qui n’en finit pas de faire tourner les têtes. La Fiat 500 a fêté son soixantièm­e anniversai­re, le 4 juillet dernier. Depuis sa renaissanc­e en 2007, elle s’est vendue à 2 millions d’exemplaire­s. Tous les pays en raffolent, les Allemands en sont même dingues, la deux millionièm­e a été achetée par une jeune instructri­ce de Munich. Elle l’a choisie couleur rouge passion. Ce vénérable pot de yaourt n’a aucune date de péremption inscrite sur son coffre. Il est intemporel. Rappelons qu’entre 1957 et 1975, la première génération de « 500 » avait été écoulée à 4 millions d’unités. Icône de la Strada et monument culturel, elle a récemment rejoint la collection permanente du MoMA, le musée d’art moderne de

New York. Sa carrosseri­e un peu enveloppée, ses formes maternelle­s, son aspect à la fois simple et chaleureux, son gabarit riquiqui, sa bonhomie naturelle sans le côté fadasse de certaines populaires font, en partie, son succès. La « 500 » a motorisé les ménages italiens. Elle a accompagné le boom économique de l’après-guerre. La résurrecti­on de la « 500 » lui a été encore plus profitable. Ses concepteur­s ont su habilement garder son sex-appeal d’origine en le combinant aux codes stylistiqu­es de l’époque actuelle. Une réussite commercial­e à la clé. En quelques années, cette « 500 » a été habillée par Gucci et Diesel, mais elle est surtout passée entre les mains expertes d’Abarth. La dernière-née de la gamme s’appelle 695 Rivale 175ème anniversai­re. Cette série limitée à 175 exemplaire­s pour chaque carrosseri­e (berline ou cabriolet) est le fruit défendu d’un partenaria­t entre deux illustres maisons transalpin­es. Carlo Abarth, le sorcier-motoriste, et Carlo Riva, le prince des yachts en bois, lui offrent ainsi un héritage exceptionn­el. Cette turbulente voiture de sport (de poche) partage quelques éléments décoratifs avec l’Open Yacht 56’ Riva de 17 mètres, notamment la couleur grise et des pièces moulées en chrome satiné. Ce futur collector propulsé par le 1,4 Turbo de 180 ch porte tous les attributs de la performanc­e : échappemen­t sortie carbone, étriers de freins Brembo, jantes 17’’ et amortisseu­rs Koni FSD. ALFA ET FERRARI DANS LA COURSE Les Italiens n’ont pas comme chez nous le syndrome de la sportivité cachée. La vitesse n’est pas un gros mot quand elle s’exprime librement sur les circuits. Ils aiment par-dessus tout les automobile­s qui vocalisent. C’est le cas de la nouvelle Alfa Romeo Giulia, la berline a obtenu le titre de « Plus belle voiture de l’année » en France. Elle renoue avec la grande tradition des familiales racées qui viennent titiller les allemandes stars de la catégorie (BMW Série 3, Audi A4 et Mercedes Classe C). Alfa a même osé dégainer une version ultra-puissante gainée de carbone, la Quadrifogl­io et son moteur 2,9 V6 bi-turbo de 510 chevaux. Au sommet de la pyramide, du côté de Maranello, l’Italie veille jalousemen­t sur sa pépite. Inabordabl­e, inatteigna­ble et toujours aussi redoutable sur la piste, sa majesté Ferrari trône au royaume des supercars. Pour beaucoup, c’est un rêve inaccessib­le et la démonstrat­ion que les Italiens sont bénis des dieux. La GTC4Lusso qui a remplacé la FF incarne ce qui se fait de plus élégant et rapide au monde. Un break de chasse dont vous ne verrez certaineme­nt que l’arrière sur la route, des fesses à se damner. Au choix, un V8 ou un V12 qui dépasse allègremen­t la barre des 600 chevaux et le sentiment que la vie va vraiment commencer. Si ce graal est réservé à une poignée de privilégié­s, rouler dans une italienne de légende est possible. Il suffit de passer aux deux-roues. La marque Vespa fabrique une véritable oeuvre d’art qui porte le matricule 946. Cette année, elle affiche une inédite teinte rouge car elle a été conçue en collaborat­ion avec la fondation (RED) pour lutter contre le sida, la tuberculos­e et le paludisme. Ce fidèle destrier aussi agile sur le périphériq­ue que sur la côte amalfitain­e est certaineme­nt le plus beau scooter au monde. Avec son moteur 4-temps refroidi par air et doté d’un système d’injection électroniq­ue, un freinage ABS, une ligne fellinienn­e et des éléments en aluminium comme le garde-boue ou les ailes, cette Vespa (RED) attire tous les regards. Au guidon de cette 946 exclusive, vous ressentire­z les bienfaits de la conduite italienne, le meilleur remède à la sinistrose hexagonale.

 ??  ?? CET AUTOMNE, NOTRE REPORTER A VÉCU UNE HISTOIRE D’AMORE AVEC QUATRE BELLISSIMA ITALIENNES. LEURS NOMS ? ABARTH, ALFA, FERRARI, VESPA… CAPITO ?
CET AUTOMNE, NOTRE REPORTER A VÉCU UNE HISTOIRE D’AMORE AVEC QUATRE BELLISSIMA ITALIENNES. LEURS NOMS ? ABARTH, ALFA, FERRARI, VESPA… CAPITO ?
 ??  ??
 ??  ?? LA BELLA VITA
LA BELLA VITA
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France