Technikart

« FAIRE DU BMX EST REDEVENU COOL ! »

- Rendez-vous le 20 octobre à la soirée officielle S.U.M, entrée gratuite. Toutes les infos sur www.soshurbanm­otion.com ENTRETIEN ANNA SLEE

Depuis quelques mois,

les vidéos postées par les athlètes de sports extrêmes trustent les audiences d’internet comme jamais. Du skate, du surf, du snow à toutes les saisons ; sur la toile, chaque jour, des chutes (souvent jubilatoir­es) et surtout les exploits les plus fous, les séquences de glisse les plus dingues. Résultat, des millions de vues pour des vidéos, souvent bien montées, suffisamme­nt courtes et sidérantes pour susciter l’admiration des internaute­s. Vous voulez dévaler la pente d’une montagne en VTT sans toucher à votre frein une seule fois ? Sauter dix-huit marches d’un coup ? Ils ont la réponse ! À l’occasion du Sosh Urban Motion, Technikart est allé poser quelques questions au champion du monde de BMX, le Français Matthias Dandois.

Salut Matthias. Comment en arrive-t-on à être champion du monde de flat six fois à 28 ans ? Matthias Dandois :

Je suis originaire de la région parisienne, et j’ai commencé le BMX à 12 ans. J’en ai vu pour la première fois à la télé dans l’émission C’est mon choix ! Il y avait à l’époque un mec qui faisait des démos sur le plateau, et j’ai trouvé ça mortel. Du coup, j’en ai demandé un à mes parents et ils me l’ont offert. Après, j’ai pris des cours pendant deux ans pas loin de chez moi, c’est là que j’ai appris toutes les bases. Rapidement, j’ai commencé à faire des compétitio­ns en amateur, jusqu’à ma rencontre avec Alex Jumelin (l’un des meilleurs dans la discipline, ndlr), qui m’a pris sous son aile. Il m’a emmené avec lui faire des compètes à travers l’Europe et aux États-Unis. Il m’a aussi trouvé mon premier contrat pro, avec un petit salaire, me permettant de me déplacer. Après, c’était parti. J’ai gagné mon premier championna­t du monde à 17 ans, j’en ai 28 aujourd’hui : ça fait onze ans que je suis pro.

Et tu gères tout, tout seul ?

Non, j’ai un agent, sans qui tout cela ne marcherait pas. Il m’aide pour les contrats, mais je m’occupe de toute la partie réseaux sociaux. C’est moi qui gère ma propre image, lui règle la partie un peu relou : parler argent avec les marques. J’ai toujours fonctionné ainsi.

Tu partages ton temps entre Paris et la Californie, c’est ça ?

Oui, mais je passe mon temps à voyager, pour des compétitio­ns ou bien des shootings, des vidéos, des démos, je vis moitié ici, moitié à San Diego. Globalemen­t, lorsqu’il commence à faire moche à Paris, en novembre-décembre, je bouge en Californie où j’ai une maison avec des potes. Du coup, ça me permet de faire du vélo en hiver. Mais j’ai eu la chance de visiter soixante-dix pays, et Paris reste de loin ma ville préférée. Toute ma famille est ici, mes spots préférés aussi : Bastille est le quartier où je m’entraîne le plus. C’est chez moi ici, la plus belle ville du monde !

Comment la discipline a-t-elle changé depuis tes débuts ? Le niveau a explosé. Il y a onze ans, les pros utilisaien­t encore leur frein ! Ça rendait le truc très saccadé. Aujourd’hui on les a tous enlevés des vélos, et c’est devenu un sport hyper joli à regarder. Il y a aussi beaucoup plus de compétitio­ns maintenant, et beaucoup plus de marques qui s’y intéressen­t. Le luxe, par exemple, fait plein de choses en ce moment avec le skate, le surf et le BMX, c’est rigolo à voir. Et puis en 2020, on va être aux JO ! À Tokyo ! On est vraiment passé d’un sport considéré comme « hyper bourrin » à quelque chose de cool. C’est donc grâce aux vidéos qui inondent le web que la perception de ton sport a changé aux yeux du grand public ?

Ça l’a rendu plus « abordable » surtout ! Regarde, si t’habites au milieu de nulle part et que tu veux te mettre au BMX, tu vas sur YouTube et t’as tout : tous les tutos « comment mettre ton pied », « placer ta main », etc. Du coup c’est mortel, parce que les kids de la nouvelle génération ont des bases hyper fortes, les mecs qui commencent aujourd’hui ont beaucoup plus de techniques que nous à l’époque. Et je veux que ça continue comme ça, que mon sport évolue et que ce soit chan-mé !

Le futur pour toi ?

Je ne sais pas trop. On m’a filé un premier rôle dans un film, on verra bien ! Mais je veux surtout continuer le BMX tant que ça me fait rigoler, et voyager. C’est tellement mortel de pouvoir parcourir le monde…

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