3117 VIVEMENT
Ils sont fortiches, ces vendeurs de disquettes de la Silicon Valley. Dans un premier temps, arrive un mec avec la gueule moitié en plastoc et un col roulé comme on n’en voit plus dans la vraie vie. Et que nous dit-il ? Que sa firme va investir les milliards qu’ils avaient en rabe pour financer des recherches top-level sur le prolongement de l’espérance de vie – et, accessoirement, éradiquer la mort. Comment ne pas être pour – tout en s’inquiétant un minimum des modifications génétiques nécessaires pour accomplir tel miracle ?
Dans un second temps, on apprend qu’un jeune quinqua resté fêtard (avec modération) s’est renseigné, pour les besoins de son nouveau roman, sur les possibilités d’une vie éternelle (ou, au pire, de quelques centaines d’années). En lisant Une Vie sans fin de Frédéric Beigbeder, vous saurez comment vous y prendre pour vous faire injecter des cellules souches, vous oxygéner du sang, vous fabriquer de nouveaux organes avec une imprimante 3D… On s’imagine, un court instant, en bel « humain amélioré ». Un surhomme capable de lire les oeuvres complètes de Henry James tout en courant un marathon et réussissant la cuisson de son rôti de boeuf. Ô naïf enfant ! À croire nos amis transhumanistes, une fois la convergence homme-machine entamée (certains parlent de 2045), nous ressemblerons davantage à un disque dur qu’au Terminator.
Je m’y vois déjà. Bien au chaud dans la salle des serveurs, mes « données de conscience » stockées dans un cloud (un cloud Google, bien évidemment), sans « enveloppe corporelle » mais avec un cerveau fonctionnant à fond les ballons et...
Enfin peinard ! Bonne lecture, on se retrouve en 2018,