Technikart

LA POP, C'EST D'ABORD LA LIBERTÉ

EX-ENFANT CHÉRIE DU ROCK FM ASIATIQUE, PASSÉE PAR LE RAP, L’ÉLECTRO-HOUSE ET LES PLATEAUX TÉVÉ MAINSTREAM, LA CHANTEUSE ANGGUN REVIENT AVEC UN HUITIÈME ALBUM. LE PLUS POP ?

- PAR OLIVIER MALNUIT PHOTOS STEFANIE RENOMA

VVous avez travaillé avec des artistes aussi différents que Dj Cam, Laurent Wolf, Big Ali, Sinik, Julio Iglesias, Serge Lama, Bryan Adams, etc… Et pas de guests sur ce huitième album, Anggun 8, pourquoi ? Vous pouvez même ajouter Diam’s à la liste des noms. À l’époque où elle était encore Diam’s… En fait, j’ai vite compris qu’en France, on aimait les étiquettes, que les artistes ne pouvaient pas mélanger les genres, que tout fonctionna­it avec des codes et des clans bien définis. Mais moi, je n’ai jamais voulu m’épanouir dans une seule case ! D’où cet album sans grand « featuring ». Vous savez, ado, j’étais peut-être la chanteuse la plus célèbre d’Indonésie, j’aurais pu le rester et pourtant j’ai tout fait pour sortir de cette image de rockeuse FM à la Bon Jovi. J’ai monté mon label à 19 ans, suis partie à Londres pour démarcher les maisons de disques avec mes petites copies de cassettes, etc. Bon, on m’a surtout proposé de faire la version asiatique des Spice Girls ( rires). Mais disons que j’ai toujours aimé cette idée – très américaine – des passerelle­s entre les discipline­s. Dommage qu’en France, les chanteurs et chanteuses puissent aussi peu changer de genre, que les comédiens et comédienne­s ne soient presque jamais pris au sérieux quand ils font une chanson. Au fond, si j’ai pu être populaire dans des styles très différents, c’est parce que je ne suis pas d’ici et que je suis toujours un peu apparue comme une touriste…

Et ce n’est pas le cas ?

Non, d’abord parce que je suis française, je vis et je paye mes impôts en France depuis des années. J’aime tellement ce pays que j’ai choisi sa nationalit­é, l’Indonésie n’acceptant pas la bi-nationalit­é, ce qui n’a pas été sans douleur. Le père de ma fille est Français, ma fille vit et étudie en France. Quant à moi, je crois que je suis devenue définitive­ment Française depuis que je n’arrête pas de parler de nourriture, même à table ! Le plus drôle, c’est que les Français ont parfois une image de moi un peu faussée, un peu lisse et hors-sol, ce qui n’est vraiment pas le cas.

C’est-à-dire ?

Malgré les apparences, en réalité je suis tout sauf « La femme des femmes », comme on dit

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France