GÉNÉRATION PARDON ?

Entretien avec Vald, les loges de l’Olympia. On passe en revue les thèmes de son troisième album, Ce Monde est cruel. Tout y est. L’obsession de cet ado de 27 ans pour les rouages de la célébrité, le cash des concerts et celui du streaming, les astuces des groupies pour se faire engrosser (histoire de toucher une pension alimentaire), son rapport trouble à l’industrie du disque, la mort, la dépression, l’alcool et le shit, des trucs de complotistes glanés lors de nuits blanches passées sur YouTube… Dans un monde où Maître Gims et Angèle dominent, son disque faitdu bien.

Autant dire qu’on l’écoute en boucle depuis plusieurs semaines. Plus noir que Houellebecq (et plus blanc qu’Eminen), notre coverstar détonne aussi par rapport à ses camarades de la « Génération Pardon », que nous scrutons ailleurs dans ce numéro. Se présentant comme « mâle blanc hétéro cisgenre carnivore » sur « Pensionman », il nous demandera en cours d’interview, avec la finesse qui le caractérise : « en quoi suis-je privilégié, bande de fils de putes ? ». Dominé par cette noirceur propre au nouveau riche perdu dans son spleen (« Ouais, le sexe et l’argent, ça fait tout, j’ai les deux et pourtant, ça fait rien »), son album n’oublie pas les potes restés dans les zones oubliées de la République, « là où le shit et le SMIC, c’est le max’ », (lui a grandi à Aulnaysous-Bois, 9-3, et vit désormais dans le Val d’Oise, 9-5). Il dresse ainsi un état des lieux du pays mais aussi de ses angoisses du moment (celles d’un artiste fraîchement devenu star) qui donne envie soit de se foutre un gilet jaune, soit une balle dans le ciboulot (« La fortune du Qatar pour trouver la paix comme Kurt Cobain »). Au choix.

Bonne lecture (et ne déprimez pas trop en ce mois de novembre, hein !),

Laurence Rémila Rédacteur en chef

laurenceremila@technikart.com

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