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VIOLANTE SEGAL

L’année touche à sa fin avec Violante se débarrassa­nt de Julien pour mieux apprécier Marie Laforêt. Et non l’inverse...

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Hier je me suis fait réveiller par la bite de Julien. Un type avec qui j’ai vécu une histoire d’amour en accéléré. On s’était rencontrés une semaine plus tôt à une soirée, une semaine d’attente à se branler au téléphone jusqu’à ce qu’il me propose un déjeuner. Après deux bouteilles de vin, en train d’envisager de plonger à poil entre les longueurs des bonnets en latex de la fumante piscine Molitor, on a décidé de se retrouver le soir-même pour conclure.

Sans que j’ai le temps de fantasmer sur ce que j’avais confirmé à son égard, je me suis retrouvée à me faire défoncer comme si on avait attendu toute la vie pour en arriver là. Le pas de sa porte à peine franchi, ce sauvage m’a bouffé le cul sans préambule pour compenser sa frustratio­n à chaque verre qu’on trinquait. Si j’avais su que c’était pour humidifier toute une zone à la veille d’un attentat, j’aurais probableme­nt trouvé ça moins séduisant.

Une fois enfourchée, la cadence était tellement accrue que je n’ai même pas pu faire semblant de jouir pour mettre fin à ce supplice. Si je braillais, c’était seulement pour contrôler un potentiel détourneme­nt d’organe et rappeler au fervent dominant qu’il était en train de niquer un être humain, et pas un immense pot de yaourt. La tête dans l’oreiller, la conscience affaiblie par la crainte que sa bite ne glisse vers une sodomie destructri­ce, j’ai quand même pensé « plus jamais ». Ce genre de type, c’est pas la première fois que j’en croise, c’est ceux qui aiment le plus faire des câlins ensuite. Comme si c’était eux qu’on avait traumatisé­s.

Parce qu’il avait bien travaillé, il s’est blotti contre moi, en continuant d’écraser le peu de dignité qu’il me restait, pour me dire bonne nuit.

C’était fini, jusqu’au lendemain où je prévoyais un départ express de ce lieu dont je pouvais sentir qu’il compatissa­it avec mon petit corps tout juste sorti de ma tendre adolescenc­e et mes attentes naïves. A peine avais-je trouvé le sommeil vers quatre heures du matin qu’il me semblait avoir fermé les yeux cinq minutes pour que son arme de destructio­n massive veuille amortir sa carte de membre à mon trou du cul.

YEUX BARATINEUR­S

Feignant un demi sommeil, la bestiole sanguinair­e voulait remettre le couvert en m’enculant, et cette fois pendant que je dormais. Il était huit heures du matin et je sentais ma substance caritative saturer. Rapidement, je me rhabillais en prétendant avoir un rendez-vous très important, les yeux baratineur­s de maquillage coulant. « Je suis désolée, je dormais, viens te recoucher ». J’ai surligné ses excuses d’un salut de la tête et j’ai pris mes jambes à mon cou.

En sortant de chez lui, j’ai gratté l’amitié avec l’Ile Saint Louis - là où on a donné l’opportunit­é à ce fou furieux d’habiter - pour me faire croire que les compartime­nts pourris de ma vie avaient quand même du panache. J’ai regardé ce qu’il restait de Notre-Dame en écoutant ce qu’il restait de Marie Laforêt. A mes oreilles, elle donnait l’impression de penser à ma place ce que, désormais, je consacrera­is à ma sexualité : « Je voudrais tant que tu comprennes, toi que je vais quitter ce soir ».

N’ai-je jamais aimé le cul ?

« IL ÉTAIT HUIT HEURES DU MATIN ET JE SENTAIS MA SUBSTANCE CARITATIVE SATURER. »

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