Technikart

Agnès b. version Canada Dry ?_

Votez Kanye !_ Écoutez sa playlist_ Achetez sa dernière collec’_

-

Tandis que Jean Touitou se confie dans les podcasts du magazine du on en profite pour ressortir les dossiers du fondateur d’APC. Au début des 70’s, il flirte avec les Lambertist­es – il croisera même cette de Jospin chez ces Trotskiste­s – et, en bon fan des Flaming Groovies, traîne avec la bande de l’Open Market, étudiant les fringues portées par le boss Marc Zermati et les piliers du lieu Patrick Eudeline et Jean Rouzaud, avant de se former aux côtés de Kenzo et d’Agnès b. (elle l’envoie à New York ouvrir sa première boutique). Avec un discours « collectivi­ste » et un style post-sixties édulcoré (la veste de Brian Jones en version non-cintrée, des tenues pour cadres du parti communiste chinois...), il lance APC en 1987. La ligne intello des débuts doit beaucoup à sa première épouse Agnès Chemetoff, fille du célèbre architecte. C’est ensuite aux côtés de sa seconde femme, Judith Touitou, habituée de la maison depuis 1996 et désormais DA, qu’il fait évoluer sa marque et sa vie de famille. Prudent dans ses créations et ses collabs – il s’associe aux représenta­nts de pop indolores Metronomy ou aux filles et fils de Coppola et Cassavetes –, il l’est moins en ce qui concerne sa marque : au début des années 2000, il parle de fermer boutique, puis refuse une offre de rachat en 2009 et finit par céder 14% au fonds Audacia de Charles Beigbeder (Touitou rachètera ses parts en 2019, alors que le chiffre d’affaires avoisine les 70 millions d’euros). Ce qu’il nous disait en 2013 ? « ». Toujours d’actu ?

En 2013, il officialis­e sa relation avec son vieux pote Kanye West (venu chez lui apprendre le métier il y a une dizaine d’années) par une collab – mais manque l’occasion d’investir dans Yeezy lorsque son protégé, en mauvaise passe, cherchait des investisse­urs en 2016. Ce qui n’empêche pas Touitou d’honorer Kanye de sa présence lors du happening gospel de ce dernier aux Bouffes du Nord quelques jours avant le confinemen­t – alors qu’il vient d’annuler son propre défilé, censé se tenir le lendemain. « », partage-t-il humblement dans sa lettre ouverte. Et d’un certain sens de l’ironie…

Entre les séances d’enregistre­ment d’artistes amis dans son QG de la rue Madame, ses collabs de plus en plus soporifiqu­es et la sortie de sa playlist post-confinemen­t, on a du mal à suivre le bonhomme. Alors on lui fait plaisir et on s’écoute du Lili Boniche, du Bill Laswell et du Jean-Baptiste Mondino...

Pour éviter toute éventuelle fermeture de boutiques APC, on vous invite à piocher dans ses pièces phares pour survivre à la rentrée. En évitant toutefois les collabs avec Carhartt (toute une ligne streetwear) et Suicoke (des sandales)…

Newspapers in French

Newspapers from France