L’ANTI-VODKA

L’atout charme de cette vodka organique ? Une rencontre antinomique entre hédonisme et écoresponsabilité.

Première vodka 100 % organique, le Philtre favorise en plus d’une économie circulaire, un savoir-faire à la française. Distillée et embouteillée dans la région de Cognac, la Maison Villevert veille à la touche finale de l’élégant élixir en utilisant un alambic en cuivre charentais. Pour s’opposer au standing habituel du marketing, les trois fondateurs du Philtre Organic Vodka ont créé des flacons uniques et colorés, refusant toute uniformité. Chaque bouteille est éco-conçue à partir de déchets de verres recyclés à la forme « tordue, cabossée, et inégale… ». L’élégante boisson se déguste idéalement entre six et huit degrés pour faire ressortir son côté torréfié. Pure ou sur glace, elle sert également de très bonne base à cocktails...

www.lephiltre.com.

Carla Thorel

F.B. : Avec nos différentes exigences, oui. On a rencontré plusieurs personnes pour l'inventer, mais ça n'a pas pris. On n'a pas réussi à trouver le bon élixir donc on s'est finalement tourné, en novembre 2018, vers la maison Villevert à Cognac, dont l'expérience est plutôt de fabriquer des liqueurs, des spiritueux à base de raisins. On est arrivés là-bas, et on a expliqué notre démarche : une vodka blé, bio et surtout sans sucre ajouté – et évidemment d'une très grande qualité. Ils ne l'avaient jamais fait. Quelques mois après, la maison nous a fait goûter un grand nombre de propositions, dont celle que vous connaissez maintenant : le Philtre.

Il a pourtant fallu encore deux ans de travail avant de lancer la commercialisation ?

C.B. : Deux années de travail dont un dernier challenge très long, très compliqué et laborieux : la volonté de Frédéric d'avoir une bouteille « 100% verre recyclé ». Il faut savoir que cela n'existe pas : on peut parvenir au 30%, 40%, même 70%... mais le 100% n'existe pas. Au début, les Français nous ont assuré que c'était impossible et finalement on s'est tourné vers l'Italie… et on a réussi.

Et pourquoi ce mot de « philtre » pour une vodka ?

F.B. : Cela a une résonance intéressante, cela signifie à la fois liquide, mais aussi magie, mystère, romantisme… la plus grande histoire d'amour de tous les temps ! C'est aussi ce que l'on fait lorsque l'on distille l'alcool dans un alambic très ancien, charentais : il y a comme un processus de sorcellerie.Tu prends du blé et ça devient de la vodka !

Et d’où vous vient votre fibre écolo ?

F.B. :Tous les trois, on est plutôt des gens inquiets. Guillaume a produit un documentaire sur l'extinction du sable (Sable : Enquête sur une disparition, 2013), donc il était très favorable à l'idée que l'on n'en utilise pas pour notre bouteille. Charles a déjà créé une entreprise d'énergie solaire et moi j'ai souvent râlé contre la société de consommation… C'est assez amusant car Charles, politiquement, est conservateur – le contraire de moi –, mais, en fin de compte, aujourd'hui, avoir une démarche éco-responsable, c'est être conservateur non ? Vouloir conserver le monde…

Le Philtre, c’est la vodka du monde d’après ?

F.B. : Je pense surtout que si personne ne change sa façon de produire, il n'y aura pas de monde d'après. Donc si on veut encore qu'il y ait un monde, les industriels vont devoir changer leur