AD VITAM La mort n’existe plus !
Et si la mort ne faisait plus partie de notre vie ? La série Ad vitam diffusée sur Arte propose une réflexion intéressante sur les bienfaits de l’immortalité et sur la place de la jeunesse dans notre société.
Un zeste de polar qui ne prend pas trop de place, une pincée de religion et une grosse touche de science- fiction. Pas de doute, cette série affirme son goût pour le mélange des genres. Dans un monde où la jeunesse éternelle est un rêve devenu réalité et la mort semble être un lointain souvenir, Darius, flic centenaire, enquête sur une surprenante vague de suicides d’adolescents avec l’aide de Christa, jeune fille révoltée. « Christa est un personnage très droit et déterminé, explique Garance Marillier, révélée il y a deux ans dans le film Grave. Mais elle est aussi ambiguë : on ne sait jamais de quel côté elle se situe. Christa est en permanence à fleur de peau ». Face à elle, on retrouve Yvan Attal dans la peau d’un flic âgé de… 120 ans qui en paraît bien sûr beaucoup moins. « Rester plus de 90 ans dans un commissariat de police, ça ne me ressemble pas trop, dit-il. C’est là où je ne rejoins pas mon personnage ! Dans le monde d’Ad vitam, j’aurais probablement connu plusieurs reconversions. Je ne crois pas que je resterai acteur ou réalisateur pendant un siècle ». Dans Ad Vitam, l’immortalité est un choix personnel et libre. Un choix qui suscite de nombreuses questions. Si on ne meurt plus, quelle place on laisse à la génération qui arrive ? Que faire de la jeunesse dans ce monde-là ? Des questions que la jeune comédienne de vingt ans s’est forcément posée pendant ce tournage. « L’allongement de la vie, on se demande si c’est souhaitable. C’est plutôt angoissant, dit Garance Marillier. La mort donne un sens à tout ce que l’on fait. On n’a pas forcément envie que ça ne s’arrête jamais ». On ne sait pas vraiment en quelle année l’intrigue se situe. Pas de voitures qui volent ni d’engins futuristes, excepté un caisson pour se régénérer. « Avec mon co-auteur Sébastien Mounier, on n’a pas souhaité mettre de distance particulière dans le temps et c’est pour cela qu’il n’y a pas de décor futuriste. On est ancré dans la réalité », explique le réalisateur Thomas Cailley. Après les séries Trepalium ou Transferts, Arte poursuit ainsi son chemin dans l’anticipation. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Ad vitam est à la hauteur des séries précitées et nous embarque dès le premier épisode dans son univers et son atmosphère si particulière. Ad vitam a été sacrée meilleur série française à Séries Mania 2018.