Les mésaventures d’un humoriste
Une série qui mêle à la fois sketchs et feuilleton dans l’univers de la télévision, voilà qui est original. Du sur-mesure pour Ahmed Sylla, qui espère bien nous surprendre un peu plus.
Cette nouvelle série suit la vie et le travail de Yanis ( Ahmed Sylla), jeune star d’Internet, dont le duo qu’il formait avec Tristan vient de prendre fin. Fraîchement recruté dans une émission TV en perte de vitesse, Yanis n’a d’autres choix que de s’imposer au sein d’une nouvelle bande d’humoristes. Il n’y a pas d’un côté les sketchs et de l’autre l’histoire, les deux sont traités à parts égales. « Il y a des sketches dans Access que je n’aurai jamais fait sur scène. Ce n’est pas toujours mon type d’humour, précise Ahmed Sylla. En général, je ne fais pas de blagues en dessous de la ceinture de par mon éducation mais dans la série, on est allé très loin. Il y a certains sketches où j’ai dit : non je ne peux pas et à chaque fois j’ai fini par le faire ». Les sketchs permettent bien sûr de nous faire rire mais aussi de faire avancer la partie fiction qui, elle, s’intéresse au parcours semé d’embuches de Yanis. Pour Ahmed Sylla, c’est d’ailleurs la partie feuilletonnante la plus difficile à jouer. « Il faut ôter tous les artifices qu’on a inséré dans les sketchs. On se met plus à nu », avoue-t-il. Access explore aussi des thèmes plus larges comme celui de l’intégration ou du racisme et dans la série, le personnage de Yanis a parfois l’impression d’être le « noir de service ». Un ressenti que n’a jamais connu Ahmed Sylla dans la vie. « Je n’ai pas vécu le racisme dans le métier comme mon personnage, dit l’humoriste. Sans doute parce que tout est allé très vite pour moi. J’ai une vraie chance, je m’en rends compte. Avant d’être noir, je suis Ahmed, celui que l’on voit à l’écran ou sur scène ». Si Ahmed Sylla interprète le personnage principal d’Access, il est cependant confronté dans cette histoire à une bande d’humoristes qui ne voit pas son arrivée d’un très bon oeil. « C’est de la fiction mais les personnages sont tout de même très inspirés de ce qu’on est dans la vie, dit Amir El Kacem qui joue Thomas. Quand j’ai lu le scénario, je me suis dit qu’ils avaient piqué tout ce qu’il pouvait sur moi ». « Ce n’est pas flatteur pour moi, ajoute Julie Bargeton qui interprète Tanya. Mon personnage fait souvent la gueule et à ce niveau-là, c’est un vrai rôle de composition ! ». Cette première saison de 20 épisodes de 26 minutes reste grande ouverte. Une éventuelle saison 2 dépendra bien entendu des audiences obtenues. « Normalement, les gens vont la réclamer » , conclue Ahmed Sylla, très confiant.